La dictature de la pensée sanitaire ne doit pas se substituer à celle de l’économie (Dr. J de Toeuf)

Il n’est pas inutile d’analyser rétrospectivement les événements constitutifs de la crise COVID, d’y trouver des sous-jacents comportementaux, dont il sera bien de tenir compte pour aborder le proche futur.

D’abord non perçue comme menaçante pour nos contrées (février), ensuite comprise comme une menace pour notre santé (mars – décès – hospitalisations), engendrant un affolement collectif, l’épidémie a débouché sur la prise de mesures encore jamais vues de déprivation de nos libertés, sans opposition aucune de la population comme stupéfiée par ce rappel de notre condition de mortels.

Tous les jours, les médias nous livrent les chiffres des hospitalisations, des réanimés, des morts, et parfois des guéris. Chaque émergence de nouveaux foyers (maisons de repos, …) fait la Une. Ce décompte et à la fois anxiogène et mensonger et les polémiques qui suivent n’apportent aucune clarté sur le sujet. Plus qu’à l’accoutumée, les gouvernants se sont fait accompagner de scientifiques et d’experts, tous hautement qualifiés. Une sorte d’état d’urgence s’est instauré. Tout ceci s’est produit, avec des nuances, de la même façon dans les pays européens et asiatiques.

Pour préparer les mesures de demain, il faut absolument que nos gouvernants soient conscients d’une faiblesse fondamentales : au sujet de ce virus, on ne sait pas tout, on sait en fait peu. Pour le moment, il faut accepter cette grande incertitude. Plus la connaissance du virus s’améliorera plus les mesures prises pourront donc se baser sur des calculs de probabilités plus solides.

Mais pour le moment ...

Virus inconnu, dont la contagiosité, la dangerosité se découvrent au fil des semaines. Moyens de protections indisponibles au début, encore actuellement souvent non conformes ou frauduleux, non distribués même à ceux qui en ont besoin.

Incertitudes sur patients porteurs sains, contaminants ou peu, malades à isoler, symptomatologie, durée de la contagiosité après guérison clinique. 

Chiffres contestés et contestables : comment attribuer un décès au Covid-19 alors que tous les malades ne sont pas identifiés par PCR ? Faute de tester un grand nombre de citoyens, quel est le taux réel de pénétration ? Celui-ci serait de 3%, dont X% (la moitié ??) seront malades. Parmi ceux-ci Y% (50% ??) devront être hospitalisés, et Z% (encore 50%) des hospitalisés seront admis en soins intensifs, et la moitié des patients USI mourra. Donc, 0,19 % des contalminés meurent ?

Autre facteur confondant : la constante, pour le moment, semble être le mensonge, par omission,  ignorance ou par négligence,  incapacité matérielle, dysfonctionnement des organes internationaux, politique des états. La crédibilité d’organismes comme l’OMS est au niveau zéro pour ce qui concerne les chiffres, pas pour les recommandations scientifiquement fondées de prise en charge  au même titre que les CDC de plusieurs pays : règles de bonnes pratiques. C’est logique : les subsides de fonctionnement, les nominations des dirigeants, font l’objet d’âpres négociations inter-gouvernementales. Plus grave : l’OMS ne prend en compte que les données fournies par les états membres. Pour rappel, la Roumanie de Ceaucescu était rangée parmi les paradis sanitaires, jusqu’à la révolution qui mit au grand jour l’absence totale de structures sanitaires et l’abandon de milliers d’orphelins dans de véritables mouroirs. Pour rappel aussi, Taïwan, dont les résultats sont spectaculaires, s’est vu refuser par l’OMS le partage de ses données et méthodologies. Et qui peut raisonnablement accorder foi aux chiffres produits par la Chine ou l’Inde par exemple ?

Les traitements sont limités. Il n’y a pas de traitement antiviral efficace connu. Tous les traitements à ce jour s’adressent aux complications, pour gagner le temps nécessaire à la disparition du virus.

Quant aux mesures de demain : le recours aux différents types de masques est nécessaire, la protection offerte varie selon les modèles et n’est jamais totalement garantie. Il n’y a pas encore de vaccin, et pas de prophylaxie, sauf le confinement. L’incertitude subsiste, on l’a déjà dit, quant à l’immunité acquise après l’infection : durée, intensité, mutations virales.

Cette épidémie nous confronte donc à notre ignorance, aux émotions, à l’impréparation (stocks), aux problèmes de logistiques, à nos facultés de réponses et d’adaptation.

Quelques évidences...

On ne peut indéfiniment rester confinés, pour des motifs psychologiques et de vie collective évidents, aussi et surtout pour des raisons économiques. Il faut donc redémarrer l’économie de production, en espérant que la consommation suive, malgré les nombreuses faillites et difficultés financières annoncées.

Il faut accepter un risque sanitaire. Malgré les masques et la distanciation, il y aura des contaminations et des décès pour un temps encore indéterminé. Il faut réduire le risque au maximum, mais la mise à zéro est illusoire.

La dictature de la pensée sanitaire ne doit pas se substituer à celle de l’économie à tout prix.

Il faut tester la population, en établissant des catégories de risque, pour le virus et pour l’immunité, et, au fil du temps, mettre les nouveaux cas en quarantaine.

Il est logique de mettre en place un modèle de traçage des contacts potentiellement contagieux, en s’interdisant de réduire les protections et garanties de respect de la vie privée.

Il faut avancer vers la remise en route de nos activités.

Avançons vers une reprise  la plus large possible…. Mais avançons masqués.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.