Be.Hive : un plaidoyer exclusivement à charge contre la médecine libérale (ABSyM)

Le ‘livre blanc de la première ligne en Belgique francophone’ publié par Be.Hive est un long plaidoyer en faveur de la pratique en maison médicale rédigé exclusivement à charge contre la médecine libérale *. Cette étude n’est pas acceptable pour l’ABSyM qui déplore ne pas avoir été consultée.

Be.Hive, « chaire interdisciplinaire de la première ligne », réunit des chercheurs de trois universités et de trois hautes écoles. Elle est soutenue par la Plate-forme de la Première Ligne Wallonne (PPLW), l'association des aidants proches (ASBL Aidants proches), la Société́ Scientifique de Médecine Générale (SSMG) et la Ligue des Usagers des Services de Santé (LUSS).

Be.Hive vient de publier «Le livre blanc de la première ligne en Belgique francophone ».

Les médecins qui font partie de son équipe rédactionnelle sont les docteurs Jean-Luc Belche (maison médicale Saint Léonard), Hubert Jamart (maison médicale de Trooz), Laetitia Buret (maison médicale du centre de santé intégré Hélios), Quentin Vanderhofstadt (maison médicale Le noyer), Marco Schetgen (faculté de médecine de l'ULB) et Jean Macq (faculté de santé publique de l’UCL).

Bien que Paul De Munck, président du GBO, ait fait partie du comité de pilotage de cette étude en tant que président de la PPLW, les syndicats de médecins généralistes n’ont pas été consultés.

Outre une recherche sur la littérature scientifique, cette étude fut basée sur un questionnaire en ligne et sur des ateliers qui furent organisés pendant la journée, en semaine et n’ont dès lors pas accueilli beaucoup de médecins généralistes exerçant en pratique libérale alors que ces derniers représentent plus de 95% des médecins généralistes de terrain.

On ne s’étonnera pas que le Graal de ce « livre blanc de la première ligne » est la « médecine communautaire ». Il fait l’inventaire de toutes les qualités supposées de la pratique en « association de santé intégrée » : les maisons médicales.

Les principales conclusions de cette étude sont en effet : l'inscription obligatoire du patient chez un médecin généraliste ou dans un centre de coordination auquel le médecin généraliste est obligé de collaborer, l’obligation pour le médecin généraliste de participer à la concertation multidisciplinaire voire de travailler avec les autres professionnels de la première ligne à la même adresse.

L’accent est mis sur le fait que « le financement à l’acte est un frein à la coopération entre professionnels de santé » … « au détriment de l'écoute et de la communication ».

Enfin, la délégation d’actes médicaux aux non médecins est intitulée « décloisonnement des compétences » menant à « la fin des monopoles ». La nécessité que la délégation d’actes médicaux à des non médecins soit supervisée par un médecin n’y est pas évoquée.

En conclusion, cette étude se résume à un long plaidoyer en faveur de la pratique en maison médicale rédigé exclusivement à charge contre la médecine libérale réputée conservatrice, corporatiste et vénale, guidée par la « peur de perdre des compétences, de perdre du pouvoir et de perdre de l’argent ».

Il est loin le temps où les représentants de la profession disaient que le médecin généraliste doit être le centre du réseau de soins.

La médecine libérale est une pratique médicale rémunérée à l’acte en dehors d’une maison médicale.

Lire aussi : Coordonner les soins, décider d’une ITT, d’une marque de médicament,...: quel rôle pour le généraliste ? (Enquête Be.Hive)

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