Ri De Ridder tire sa révérence

Atteint par la limite d’âge et après un semestre de prolongation de son mandat, le boss du Service soins de santé de l’Inami, Ri De Ridder, quitte définitivement ses fonctions. Dans une interview exclusive accordée à nos collègues du Spécialiste, il jette un regard dans le rétroviseur, sur une carrière bien remplie.

Nous vous proposons ci-dessous quelques extraits en lien plus direct avec la médecine générale. L’interview intégrale, réalisée par France Dammel et Pascal Selleslagh, est parue dans les colonnes du journal frère de Medi-Sphere, Le Spécialiste.

12 ans à la tête du Service soins de santé de l’Inami… Quelle fut votre plus belle réalisation?

Il y en a eu un certain nombre. Il y en a par exemple qui sont devenues structurelles, qui ont gardé leur place. Nous allons prochainement aller présenter l’évaluation des trajets de soins (TdS) à la médico-mut. On observe tout d’abord que c’est toujours quelque chose de vivant. De nouveaux patients y sont encore inclus. Nous savons aussi qu’ils ont un impact lorsqu’il s’agit de soins plus complexes. C’est chouette de pouvoir se dire que nous avons développé un trajet de soins Evidence Based Medicine entre MG, MS et le patient, limité au niveau de son ampleur, mais qui fonctionne.

Initialement, il était prévu que les trajets de soins soient élargis à d’autres pathologies. Qu’est-ce qui a coincé?

Nous avons beaucoup appris de ces TdS. Nous sommes maintenant dans une autre approche, à savoir les soins intégrés. Il faut réformer avec les moyens dont nous disposons. A l’époque, il s’agissait d’ajouter des moyens. Et ce n’était pas rien. 80€ par TdS pour le MG et le spécialiste. Les endocrinologues et les néphrologues ont été bien gâtés.

Quels sont les autres dossiers dont vous êtes le plus satisfait?

Je pense à tout ce que nous avons encadré avec le service au niveau de la transparence vis-à-vis des citoyens, par exemple la législation visant une meilleure protection des malades chroniques, l’adaptation du tiers-payant … (…) Et puis, citons encore l’adaptation du Màf aux malades chroniques, la simplification des tickets modérateurs pour les MG, les dentistes, les logopèdes et bientôt pour les kinés, le livre blanc sur l’accessibilité, l’évolution de la prise en compte des organisations de patients, le développement de nos relations avec le KCE, le case management permettant aux patients de sortir de l’hôpital plus rapidement… Bref, je suis quelqu’un qui aime et qui ose travailler sur des projets à long terme.

Et au niveau financier, que retenez-vous de vos années passées à l’Inami?

Les montants de référence, que j’ai mis sur les rails en partie avec l’équipe, et que j’ai pu expliquer au secteur. Idem pour la forfaitarisation des médicaments, les différentes choses pour la médecine générale impulsées par le rapport de Karel Vandemeulebroecke en 2003 (la prime de télématique, le financement des cercles de MG…)

Où vous situez-vous par rapport aux évolutions liées à l’e-santé?

Je suis par exemple convaincu que la santé mobile offrira de belles perspectives. Je suis quelqu’un qui n’a pas du tout peur de l’innovation et même si aujourd’hui, on ne sait pas encore très bien quelle sera la place de la santé mobile, je suis convaincu qu’elle jouera un rôle capital dans l’empowerment du patient, tout comme l’accès complet du patient à son dossier et qu’elle permettra d’organiser les soins de façon beaucoup plus personnalisée.

Avec Chris Decoster, nous avons impulsé le plan e-santé et il avance bien quand on voit la vitesse à laquelle les choses changent. Quand je vois tout ce qui a été informatisé (les élections médicales, l’accréditation en grande partie, Recip-e…)

Et le 16 avril, ce sera fini? Vraiment fini? Vous n’allez pas tout lâcher du jour au lendemain…

En tant que directeur général du Service soins de santé, cette fois, c’est vraiment fini. Le 16 avril sera mon dernier jour. Toutefois, j’aimerais encore suivre les projets soins intégrés dans lesquels je me suis particulièrement investi.

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Derniers commentaires

  • Yvette BOTSON

    16 mars 2018

    Ce serait pas mal de prendre votre pension et de laisser les soins intégrés retourner au néant d’o Ils n’aura Jamais du sortir !