"Nous avons un plan stratégique en trois ans pour le CHU Saint-Pierre" ( Ph.Leroy)

Voici un peu plus d’un an, le Dr Philippe Leroy, directeur général du CHU Saint-Pierre est devenu l’un des plus jeunes directeurs d’hôpitaux en Belgique. Enrichi par son parcours professionnel au Boston Consulting Group à Bruxelles, il rappelait, voici douze mois dans Le Spécialiste que « L’hôpital est une entreprise humaine ». Bilan un an après.

Êtes-vous heureux au CHU Saint-Pierre ?

« La greffe a pris. On veut amener le CHU vers une meilleure qualité de soins pour le patient. Nous regardons quelles sont les zones possibles d’amélioration de l’hôpital.»

Vous avez développé un vrai plan stratégique ?

« D’ici trois ans, on doit être un cran plus haut. Chaque projet répond à des objectifs clairs et fait l’objet d’un travail avec les médecins, les infirmières. « Est-ce que cela vous parle ? ». Ils sont questionnés. Les retours que nous avons notamment des médecins sont positifs. Ils soulignent que nous avançons sur les bons sujets. »

Quels sont vos priorités concrètement ? 

« On va notamment réorganiser les plateaux de soins intensifs. Nous n’aurons plus qu’un seul plateau au lieu de trois. Les médecins et le personnel accueillent cette réforme avec une grande satisfaction. Les équipes et les rôles de garde seront mieux organisés. Le projet est porté par les médecins. »

Ils sont au cœur du projet ?

« Nous avons voulu ne pas prendre des chefs de projets professionnels mais plutôt faire confiance aux médecins, aux infirmières…Ils vont être formés pour porter les transformations de l’hôpital. Cela permettra une meilleure implication et implémentation. »

Comment gardez-vous les médecins à Saint-Pierre ?

« Nous sommes très à l’écoute de leur demande dans l’investissement en matériel de qualité. On investit 3 millions par an dans du nouveau matériel médical. On travaille aussi sur des budgets à 2-3 ans pour mieux anticiper. »

Cela demande un changement dans la communication !

« Je me rends dans différents services chaque semaine. Il faut éviter que les frustrations s’accumulent. On a recréé des réunions de chefs de services. D’autres membres du comité de direction font aussi des visites dans l’hôpital.  On fait même des petits-déjeuners avec des membres du personnel tirés au sort. Je ne veux pas être un directeur enfermé. »

Comment pouvez-vous répondre à l’inquiétude des blouses blanches ?

« Il y a une vraie demande de sens. Je comprends la contestation du terrain mais je veux la transformer. Il faut se battre ensemble pour le refinancement des soins de santé et interpeller le fédéral. C’est un partenariat qu’il faut développer parce que nous sommes prêts à nous engager à notre niveau sur la réforme des réseaux et la modernisation des hôpitaux. »

Quel est votre avis sur la fusion des hôpitaux à Bruxelles ?

« A terme, dans les 25 réseaux, ce seront 25 fusions. Pour nous, il y aura trois campus forts et ce sera un atout pour nous. Nous devrons être à la pointe dans certains domaines tout en essayant de rester le plus diversifié lorsque c’est possible. Nous serons évidemment attentifs à respecter l’évidence base médecine. Dans ce dossier, il convient évidemment de garder l’hôpital à 10 minutes des patients avec une médecine de qualité universitaire. »

Ce serait utile pour quoi par exemple ?

« Ce serait très intéressant d’avoir le même dossier patient informatisé sur tous les sites. »

Tout le monde est d’accord pour l’avenir du regroupement ?

« Il y a un accord sur le projet mais il reste des questions sur les modalités. Les médecins ont notamment beaucoup de questions sur les services multisites et c’est légitime. Cela prendra un peu de temps. Il faut être patient dans ce type de regroupement, l’adhésion du terrain est primordiale. »

Et les autres fusions à Bruxelles ? 

« S’il y a d’autres hôpitaux qui veulent nous rejoindre, nous sommes à l’écoute.»

Avez-vous encore un projet qui vous tient à cœur ? 

« L’accréditation.  Le personnel est très investi. Je ne crois pas que cela va améliorer les soins dans l’hôpital mais elle va nous mettre dans un schéma positif qui va nous permettre d’améliorer nos processus,  la qualité et la notion de patient-partenaire. »

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