Implant Files: il faut distinguer les problèmes inhérents au matériel des complications (Cardiologue)

Il y a lieu de distinguer les problèmes inhérents à du matériel médical implanté, dont la qualité n'est pas assurée, comme ce fût le cas avec les prothèses mammaires PIP, et du matériel qui n'a jamais connu de problème technique mais qui donne lieu à une complication indépendante du dispositif, nuance le Dr. Hoffer, chef du service cardiologie au CHR de la Citadelle à Liège.

Selon l'enquête "Implant Files", du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), en Belgique, 3.798 incidents liés à tous les types d'implants médicaux (prothèses de hanche, de genou, implants mammaires, pacemakers, lentilles intraoculaires, etc.) ont été recensés entre 2013 et juillet 2018.

Intégrer un corps étranger dans l'organisme peut toujours donner lieu à des complications indépendantes du matériel, ajoute-t-il. «Ce sont les aléas potentiels.» Il peut s'agir d'une contamination immédiate du matériel, ou d'une infection liée à l'état du patient par exemple. «D'ailleurs, dans la majorité des cas, il ne s'agit pas du matériel.»

«Les complications liées aux implants sont toujours sérieuses, car elles nécessitent une extraction puis une réintégration immédiate ou différée», en fonction des besoins du patients.

Il est cependant difficile d'établir un pourcentage de complications pour tout type de matériel, car certaines ne font pas l'objet d'une déclaration. Ainsi, dans le domaine cardiaque, un registre européen existe mais il repose «sur la bonne volonté de chaque centre» à communiquer les cas.

Le Dr. Hoffer insiste également sur ‘la traçabilité’. «Nous avons déjà eu des mises en garde de la part de l'industrie, notamment des pacemakers. Si des anomalies sont détectées, un message d'alerte est adressé et nous savons retrouver au jour et à l'heure près quels patients sont concernés», assure-t-il.

Enfin, l'enregistrement du matériel peut poser problème, indique le chef du service cardiologie. En effet, l'octroi du marquage CE (Conformité Européenne) «varie d'un pays à l'autre et certaines agences sont moins regardantes». Or, «des problèmes peuvent se présenter si on ne vérifie pas la qualité du matériel». 

La Belgique pourrait aussi prendre exemple sur le Pays-Bas, estime le spécialiste. Ce pays voisin «est plus avancé, avec plus de bases de données et une traçabilité du matériel et des obligations de déclarer tout incident lié aux implants».

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