GIBBIS: «le plan santé bruxellois doit être amélioré»

GIBBIS, la fédération patronale pluraliste du secteur privé associatif des institutions de soins à Bruxelles, vient de publier son rapport d’activité 2018. Elle insiste pour augmenter les moyens affectés à la digitalisation du dossier patient mais se dit aussi très vigilante sur les dossiers des suppléments d'honoraires et des soins basse variabilité.

En cette période de fin d'années scolaires, les rapports d’activités se succèdent. GIBBIS, issue du rapprochement de la CBI (Coordination Bruxelloise d'Institutions sociales et de santé) et de la FHPB (Fédération des Hôpitaux Privés de Belgique), vient de publier le sien. L'occasion pour l'association de rappeler comme le dit Patricia Lanssiers, directrice générale de GIBBIS, qu'«une réforme approfondie du paysage hospitalier et du financement hospitalier est une nécessité absolue.» Pour elle, «GIBBIS s’est toujours positionné comme un acteur positif défendant ardemment les spécificités bruxelloises».

De son côté, le Dr Patrick Gérard, Président de GIBBIS insiste sur «sa conviction que les formes alternatives de soins doivent être prises en considération dans la définition du modèle de soins de demain». Il souligne que GIBBIS «est la plus grande fédération bruxelloise, notamment parce que c’est la seule qui fédère autant de secteurs: hôpitaux, institutions psychiatriques, maisons de repos et de soins/maisons de repos pour personnes âgées, initiatives d’habitation protégée, conventions Inami, un service de santé mentale et une association de prise en charge à domicile».

Collaboration avec la première ligne
Au fil des pages du rapport, GIBBIS ne cache pas que «la mise en place du Dossier Patient Informatisé est primordiale pour réussir les collaborations entre hôpitaux, mais aussi avec la 1ère ligne». C’est pourquoi GIBBIS insiste sur la nécessité d’augmenter considérablement les moyens affectés à la digitalisation du dossier patient, qui sont actuellement largement insuffisants. L'association entend aussi assurer le suivi des réglementations comme celles relatives aux modifications nécessaires de la loi CPAS pour permettre la création de réseaux mixtes (public/privé) et dans le cadre de la programmation des missions de soins.

Mise en oeuvre réaliste
Par ailleurs, GIBBIS, qui a plaidé tout au long de l’année 2018 pour une prévisibilité budgétaire permettant aux réseaux hospitaliers de s’organiser dans un cadre de stabilité financière, ne s’est jamais positionné contre le système de financement groupé des soins à basse variabilité. «On a toujours insisté sur l’importance d’une mise en œuvre pratique réaliste, au niveau des dates d’entrée en vigueur, de la charge de travail, des coûts additionnels engendrés, et a demandé une transparence complète», peut-on lire dans le rapport.  

Pour rappel, les positions prises par GIBBIS, par les autres fédérations et par les syndicats médicaux ont permis de sortir certaines prestations du système: «les forfaits actuels par admission de biologie clinique, d’imagerie médicale, les avis,…  mais aussi d’obtenir un budget «one shot» accordé dans le BMF de 7 millions d’euros et d’annuler le système des montants de référence, attaqué devant les tribunaux compétents par la fédération depuis 2013, fort pénalisant pour certains membres».

Le Plan santé bruxellois à améliorer
Enfin, au travers du rapport GIBBIS revient sur le Plan Santé bruxellois et sa feuille de route pour la politique de santé jusqu’en 2025. «Ce plan pourrait toutefois aller encore plus loin, en fixant des priorités, en précisant les moyens financiers pour réaliser chaque volet du plan, en intégrant dans la réflexion tous les autres acteurs qui suivent le patient à un moment donné du parcours de soins, et en n’oubliant pas la question cruciale des emplois disponibles et nécessaires à la réalisation du plan», peut-on lire.

Évidemment, le débat sur les suppléments d'honoraires n'est pas occulté: GIBBIS estime que cette problématique «s’inscrit dans le contexte plus large du sous-financement des hôpitaux et on a demandé à ce qu’une réelle concertation entre médecins, mutuelles et hôpitaux ait lieu à ce sujet».

pdfTélécharger le rapport d'activités

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