DMG incomplets : la SSMG répond aux remarques de l’Inami

« Nous avons donné l'année dernière, à plusieurs reprises, un séminaire sur ce sujet. Nous avons pu y récolter les réactions et les propositions d’un peu plus de 300 consœurs et confrères », indique Vincent Parmentier, le vice-président. « Les données compilées à ces occasions sont actuellement à l’analyse. » Hier matin, sa boîte aux lettres recelait bien le billet doux de l’Inami. De prime abord, le MG hennuyer jauge les conclusions « pas très étayées » et « largement interprétées ». Il objecte aussi que, pour nourrir correctement le DMG, le médecin titulaire reste tributaire de l’envoi des rapports par d’autres prestataires. Il s’interroge : avec ce courrier, n’a-t-on pas voulu « montrer quelque chose de déplaisant qui n'est pas le miroir de la réalité ? »

Feedback lacunaire

Son président renchérit sur la question du feedback lacunaire. « Un vrai gouffre à combler », que ce déficit de communication des éléments pertinents par des tiers. Alors même que « ça tombe sous le sens » que le MG qui a adressé un patient les attend. « Parmi ces tiers, il y a des spécialistes (prenons par exemple, ‘au hasard…’, les psychiatres, les dermatologues, les ophtalmologues...) mais aussi les paramédicaux comme les kinés, les infirmiers ou les psychologues », énumère Thomas Orban. Il fait allusion sur ce dernier point au fameux remboursement des soins psy de 1ère ligne qui devrait démarrer au printemps. Les MG jugeront sur pièce le feedback qu’ils recevront.

A côté de cette dépendance à autrui pour une bonne gestion du DMG, la SSMG n’occulte pas que des carences peuvent se faire jour. Avec ses formations - « qu’il est pertinent de continuer » -, elle a « tenté d’y remédier ». Elle éclaire les généralistes sur une matière qui au fil du temps « est devenue très compliquée », souligne Thomas Orban. Et de glisser au passage que « les changements réglementaires [dans les items attendus, ndlr] ne sont pas toujours annoncés avec pédagogie aux MG ».

Enfin, le généraliste ucclois fait remarquer que ce n’est pas parce qu’un geste n’est pas consigné noir sur blanc qu’il a été négligé. Il cite la prise de tension artérielle par exemple. Il invoque « la pression administrative tellement folle » qui s’exerce désormais sur le MG. « Cela peut me prendre jusqu’à la moitié du temps de consultation ! » Dès lors, il comprend que, parfois, ses confrères laissent tomber le côté remplissage formel du dossier pour pouvoir privilégier le soin et la relation au patient. « Dans notre monde de chiffres, l’humanité se perd… et celle-ci n’est pas mesurée par le SECM. »

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Derniers commentaires

  • Christian GERON

    31 janvier 2019

    La liaison du DMG au sumehr me semble anormale ;je n'en avais jamais entendu parler auparavant; on n'est pas obligé de faire des sumehrs et si on en veut en faire et qu'on touche la prime supplémentaire pour le faire c'est alors normal que l'on soit controlé.
    Pour ma part je ne suis pas rentré dans le jeu des sumehrs vu les risques entr'autre juridiques ultérieurs que cela peut entrainer;j'estime que si on veut consulter un dossier on doit le consulter en vue directe et non en résumé et ne lire que les rapports qui nous intéressent surtout les plus récents afin d'éclaircir un problème qui se poserait de façon urgente en garde ou aux urgences .
    Pour nous médecins de 70 ans et plus faire des sumehrs de dossiers de patients que l'on suit depuis + de 40 ans est une tache qui demanderait des semaines de travail ...;Si je commençais carrière c'est certain que ce serait + facile et encore ... Pour moi un patient ne se résume pas ....
    Dr Geron Herve

  • Alain RENARD

    31 janvier 2019

    100% d'accord