Aide médicale aux Bruxellois démunis: des anomalies à aplanir

La «commission précarité» de la FAMGB, la Fédération des associations de MG de Bruxelles, salue un dialogue intensifié entre CPAS et MG. Exemples à l’appui, elle montre toutefois que des «anomalies structurelles» (découlant parfois d’un télescopage entre niveaux de pouvoir) font encore de l’aide aux plus fragiles un challenge difficile.

Quelles anomalies? Lawrence Cuvelier, qui préside la commission précarité, évoque par exemple les ruptures de suivi médical engendrées par «une approche purement territoriale». Souvent, un patient précarisé dépendant de l’aide médicale octroyée par le CPAS et qui change de commune de résidence reçoit l’injonction de changer de MG traitant. Ce n’est pas comme ça qu’on évitera les complications et le réflexe d’aller aux urgences - donc les coûts. Il suffirait pourtant, suggère la FAMGB, que l’agrément d’un médecin par une commune soit considéré comme valable par l’ensemble des CPAS bruxellois… Il est du reste regrettable que l’intégration dans les DMI du système MediPrima, qui ‘sécurise’ tout le cycle de l’aide médicale et son paiement, tarde tant…

Autre pratique discutable: pousser systématiquement des patients chez le MG avec un formulaire de reconnaissance de handicap - ce qui permettrait qu’ils n’émargent plus au CPAS - alors que manifestement ces personnes, quoique souffrantes, ne remplissent pas les critères requis. La FAMGB demande «d’alléger la pression fédérale sur ce type de démarche», en privilégiant la concertation préalable avec le MG.  Cela fera moins d’encombrement inutile des services médicaux. Et un délai moindre aussi pour les gens en droit d’attendre, réellement, une reconnaissance.

De dialogue accru il est encore question, à instaurer de façon structurelle entre les services sociaux et les médecins, au niveau des injonctions thérapeutiques. Le revenu d’intégration sociale est assorti de conditions à respecter, édictées par le fédéral. Soit. Mais à les appliquer de façon intransigeante, on crée selon la commission précarité des situations «désastreuses». Et de citer des patients «coupés des ressources» quand des MG ont refusé de communiquer des documents relevant du secret médical, comme des rapports de consultation. «Les collaborations sont plus efficaces que les contrôles tatillons…»

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