L'inspiration bruxelloise du peintre James Ensor se dévoile au KBR

Ostendais d'origine, James Ensor a également des racines solides à Bruxelles, rappellent la bibliothèque royale de Belgique (KBR) et les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) dans une exposition commune à l'occasion de l'année Ensor. Celle-ci est à découvrir du 22 février au 2 juin à KBR, à Bruxelles.

James Ensor, disparu voici 75 ans, a laissé une trace indélébile à Ostende, mais l'artiste a également marqué la capitale belge de son empreinte. Le jeune peintre s'est ainsi inscrit à 17 ans à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, deux ans après avoir reçu sa première boîte de peintures de la part de son p ère. La formation lui semblait trop rigide et classique, comme il le raconte dans des lettres, mais elle lui a permis de faire évoluer son coup de pinceau et d'assimiler des techniques plus complexes, l'amenant à sa période "sombre" puis à son style expressionniste plus audacieux, autour des masques et de la foule notamment.

Ce sont ces jeunes années et cette évolution picturale qui transparaissent dans cette exposition qui retrace aussi les endroits marquants de la vie d'Ensor à Bruxelles. Parmi les quelque 200 œuvres rassemblées par les MRBAB et KBR depuis 1890, les premiers dessins du peintre à l'académie, ses peintures de jeunesse et son cabinet d'estampes révèlent sa mutation. 

De salle en salle, le visiteur découvre la première signature de l'artiste, son premier autoportrait ou encore ses travaux artistiques, dont l'un d'eux a été classé... dernier de sa classe. Ces notes n'ont pas empêché le peintre de poursuivre son travail, d'abord autour du réalisme, comme le révèle l'une des pièces phares de l'exposition, "Le Lampiste", peint quelques mois après son passage à l'Académie des Beaux-Arts.

L'exposition évoque par ailleurs la relation privilégiée avec la famille ixelloise Rousseau, mécène de l'artiste, et les correspondances d'Ensor avec Mariette Rousseau. Dans un objectif de sauvegarde de ce témoin de la vie du peintre, un financement participatif a été lancé pour soutenir la restauration du recueil.

L'exposition est installée dans le palais de Charles de Lorraine, qui abritait à la fin du XIXe siècle le Musée d'art moderne. Le bâtiment exposait notamment des œuvres du "cercle des XX", dont faisait partie James Ensor. Ce collectif de l'avant-garde belge se rebellait alors contre l'art académique, et affirmait ses positions par des toiles et œuvres jugées choquantes à l'époque. L'Ostendais en était l'un des principaux pourvoyeurs avec son premier tableau représentant des masques, "Les masques scandalisés", ou encore "Squelettes se disputant un hareng saur".

L'exposition se clôture par une eau-forte emblématique de la carrière de James Ensor, "L'entrée du Christ à Bruxelles", peint en 1888 mais dévoilé seulement quarante ans plus tard pour l'inauguration du Palais des Beaux-Arts (mieux connu aujourd'hui sous le nom de Bozar). Les visiteurs sont invités à dessiner sur la face opposée du mur leur propre interprétation de cette œuvre aujourd'hui exposée au Musée Getty de Los Angeles.

Outre des ateliers, concerts et visites guidées (notamment accessibles aux malvoyants), les MRBAB et KBR proposent également un podcast gratuit en quatre épisodes sur le parcours de James Ensor à Bruxelles.

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