Vers la reconnaissance du sexologue clinicien en 2020

Nathalie Muylle, députée CD&V, a déposé une proposition de loi qui vise à reconnaître les sexologues cliniciens : “ Il importe de créer un cadre clair pour les patients à la recherche de ce type de prestataire de soins.

Récemment, l’étude Sexpert,  une enquête de population sur la vie sexuelle en Flandre, a montré que la fonction sexuelle des femmes et des hommes flamands est souvent perturbée. 43 % de toutes les femmes sexuellement actives et 35 % de tous les hommes sexuellement actifs sont confrontés à au moins un trouble de la fonction sexuelle.

Pas voir le médecin

Toutefois, une grande majorité (90 % des hommes et 84 % des femmes) des personnes présentant un trouble de la fonction sexuelle ne se rendent pas chez le médecin.  En outre, ces difficultés sexuelles surviennent souvent chez les personnes qui sont particulièrement vulnérables, par exemple les malades chroniques, les couples confrontés à des problèmes de fertilité, les personnes souffrant d’un cancer, les victimes de violences sexuelles, les personnes handicapées….” Ce groupe de patients mérite des soins de qualité, ce qui n’est pas possible aussi longtemps que tout le monde peut s’autoproclamer sexologue. Les patients doivent pouvoir recourir à des sexologues cliniciens.” explique Nathalie Muylle.

Des formations plus claires

Sa proposition de loi vise donc à obliger les sexologues cliniciens à répondre à un profil de connaissances et de compétences spécifique comme professionnels des soins de santé mentale. Aujourd'hui, plusieurs formations de qualité peuvent être suivies en Belgique pour approfondir ses connaissances en sexologie. “La diversité de ces formations a toutefois pour conséquence que, dans notre pays, la sexologie clinique est exercée par une multitude de praticiens professionnels. Dès lors, il importe de créer un cadre clair pour les patients à la recherche d’un prestataire de soins, et de reconnaître le titre professionnel de sexologue clinicien. Cette reconnaissance devra se fonder sur un profil de compétences clair et des critères précis afin que le patient sache clairement à qui il s’adresse”précise la députée.

Des compétences précises

Dans son avis n° 9333, le Conseil supérieur de la santé définit le profil de compétences souhaité pour les sexologues cliniciens : un sexologue clinicien doit avoir suffisamment de connaissances médicales et biologiques (anatomie, physiologie et endocrinologie de la fonction sexuelle et de la reproduction humaine) pour pouvoir promouvoir la santé sexuelle. Selon le projet de loi, “l’agrément en sexologie clinique ne peut être accordé qu’au porteur d’un diplôme d’enseignement universitaire dans le domaine de la sexologie clinique sanctionnant une formation qui, dans le cadre d’un enseignement de plein exercice, compte au moins cinq années d’études ou 300 crédits dans le système européen de transfert et d’accumulation de crédits (ECTS), en ce compris un stage dans le domaine de la sexologie clinique.”  La loi devrait entrer en vigueur le 1er septembre 2020.

> La proposition de loi

> Lire aussi : Le sexologue clinicien bientôt reconnu comme professionnel de santé à part entière?

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