Projets pilotes "soins intégrés" : la réponse du berger à la bergère

En réponse aux personnes qui demandent plus d’argent pour les projets pilotes la cellule inter-administrative soins chroniques souligne avoir déjà beaucoup investi dans les projets pilotes ‘soins intégrés’. « Un peu plus de 11,2 millions à ce jour ». Il est temps qu’ils atteignent leur vitesse de croisière, dit-elle, avec un enrôlement suffisant. 

Medi-Sphère vous indiquait il y a peu que les projets étaient dans l’attente de moyens - en l’occurrence 208.000 € - allant leur permettre de concrétiser certains modèles innovants de prise en charge au bénéfice de leur public. Est-ce qu’on pourrait imaginer un allongement de leur durée ? Après tout, ils approchent déjà doucettement de la moitié de leur existence programmée…  

Questionnée à ce sujet, la cellule inter-administrative compétente rappelle que par essence, un projet pilote sert à tester en pratique certains concepts/idées/modèles… « dans un délai convenu ». « Ce n’est pas le but de prolonger un projet pour le prolonger », commente-t-elle. 

La cellule confirme « croire fermement à la valeur ajoutée d'une approche bottom-up ». Mais énumère les sommes et facilités engagées dans l’aventure, côté bottom justement : 11,2 millions d’investissements à ce jour, par exemple, plus le soutien assuré aux projets par un team d'universitaires et le remboursement des frais d'élaboration de leur plan d'action. « Depuis 2018 [date à laquelle les 12 projets lauréats sont entrés en phase d’exécution, ndlr], ils ont reçu 150.000 € par an (par projet) pour le management de l’intégration. En outre, chaque projet reçoit désormais une contribution supplémentaire de 208.333 € pour financer des services et des soins innovants. »

Bref, pour les autorités, les projets n’ont pas été abandonnés à un triste sort, d’isolement et de dénuement. On sent même poindre dans la suite de la réponse une certaine impatience. Pour évaluer si les modèles imaginés font vraiment la différence sur le terrain, il importe qu’assez de patients soient impliqués, poursuit la cellule. « Il s'agit actuellement d'un sérieux goulot d'étranglement : à l'heure actuelle (9 juillet 2019), les 12 projets réunis ne comptent que 783 patients enregistrés, ce qui est beaucoup moins que prévu. (Le potentiel combiné des 12 projets a été estimé à plus de 20 000 patients.) »  Punch line de ces constats statistiques : il serait « grand temps qu'ils atteignent leur vitesse de croisière ». 

Ce n’est qu’à ce moment-là, termine la cellule, qu’une vraie évaluation pourra intervenir. Si les objectifs du plan (*) peuvent être atteints, les projets pourront « être mis en œuvre de manière structurelle. Si ce n'est pas le cas, il n'y aura pas de suivi ».

(*) pour mémoire, le plan soins intégrés vise un triple aim : des citoyens restant en bonne santé plus longtemps, bénéficiant d'une meilleure qualité de soins, sans que les dépenses publiques en santé augmentent 

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