Pollution aux PFAS: que peuvent faire les généralistes ?

L'impact des PFAS (per- et polyfluoroalkylées) sur la santé publique est une préoccupation grandissante. En tant que médecins généralistes, il est essentiel de comprendre les implications de ces composés chimiques et de savoir conseiller efficacement les patients. La cellule environnement de la SSMG vient de publier quelques informations dans le but de répondre aux questions des patient·es et faire la part des choses entre ce qu’on entend dans les médias, ce qu’en disent les politicien·nes et l’état des connaissances scientifiques en la matière.
La récente médiatisation autour des PFAS, notamment à travers l'émission "Cash Investigation" de la RTBF, a accru l'inquiétude des patients. Ces composés chimiques, trouvés dans l'eau du robinet de nombreuses communes belges, sont connus pour leur persistance dans l'environnement et le corps humain. En tant que premiers répondants aux préoccupations de santé, les médecins généralistes doivent être préparés à aborder ces inquiétudes.
Rôle juridique et moral du médecin 
Conformément à la loi du 22 août 2002 sur les droits du patient, il est de la responsabilité légale et morale du médecin de fournir des informations claires et précises sur les risques potentiels des PFAS pour la santé.

La convention d’Aarhus, signée par la Belgique, stipule : « afin de contribuer à protéger le droit de chacun, dans les générations présentes et futures, de vivre dans un environnement propre à assurer sa santé et son bien-être, chaque Partie (les pouvoirs publics) garantit les droits d’accès à l’information sur l’environnement, de participation du public au processus décisionnel et d’accès à la justice en matière d’environnement ». C’est donc l’Etat qui a l’obligation de garantir à tous·tes l’accès à l’information sur l’environnement.
Santé et PFAS 
Les PFAS sont associés à divers problèmes de santé, tels que des troubles de la thyroïde, des risques accrus de certains cancers (rein, testicules, sein), l'hypofertilité, et des complications durant la grossesse. Ils peuvent également affecter le développement fœtal et infantile, avec des impacts sur la réponse vaccinale et le poids à la naissance.
Dépistage des PFAS chez les patients 
Les médecins généralistes doivent envisager des analyses sanguines pour mesurer les niveaux de PFAS, surtout chez les patients vivant près de zones à haut risque ou appartenant à des groupes vulnérables (femmes en âge de procréer, femmes enceintes, jeunes enfants). Ces analyses peuvent aider à établir un plan de suivi médical personnalisé, en tenant compte de divers paramètres de santé. 

Voici les coordonnées d’un laboratoire prenant en charge ces analyses avec la liste des prix et des explications.

Selon la SSMG, ces patient·es devraient bénéficier d’un réel suivi médical avec recensement : troubles hormonaux (thyroïdiens, sexuels), métaboliques (diabète, dyslipidémies…), impacts à la naissance (prématurité, cryptorchidie, puberté précoce, malformations), troubles neurologiques, fonction rénale et hépatique, paramètres hématologiques.

Conseils pour réduire l'exposition 
Les médecins peuvent recommander des mesures pratiques pour réduire l'exposition aux PFAS, comme l'utilisation de filtres à eau efficaces et l'adoption de comportements visant à minimiser le contact avec les perturbateurs endocriniens dans la vie quotidienne.
Les médecins généralistes doivent jouer un rôle actif dans l'éducation des patients sur les risques des PFAS et d'autres perturbateurs endocriniens. Cela comprend la distribution de fiches d'information, la recommandation de ressources fiables comme le site Docteur Coquelicot, et l'encouragement à adopter des comportements de vie sains.

Que peuvent faire les généraliste ?
La SMG encourage les médecins à participer aux discussions locales et à demander plus de transparence dans les analyses environnementales. Ils peuvent également influencer les politiques de santé publique en signant des pétitions ou en participant à des groupes de travail sur les problématiques environnementales.
Face à l'augmentation des préoccupations environnementales, notamment les PFAS, les médecins généralistes ont un rôle crucial à jouer dans l'information, le conseil et la protection de la santé de leurs patients. Pour la SSMG il est impératif que le généraliste reste informé, s'engage activement dans la sensibilisation et participe aux efforts collectifs pour une meilleure gestion des risques sanitaires liés à l'environnement.

> Lire l'intégralité de la communication de la SSMG

Lire aussi: 

> Produits chimiques dangereux: la Cellule Environnement de la SSMG adresse une lettre ouverte à l'Europe

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