Etude Maha: un hôpital sur trois déficitaire

Les honoraires plus élevés des médecins ont contribué substantiellement à la hausse du chiffre d’affaires. Pour la 25ème année, la situation financière des hôpitaux est analysée. «Elle reste préoccupante, même s’il y a moins d’hôpitaux dans le rouge selon l’étude.»

L’an passée 44% des hôpitaux étaient dans le rouge. Cette année, la situation s’est légèrement améliorée avec 32% d’hôpitaux déficitaires. Cette évolution est principalement due à l’évolution du cash-flow qui s’est légèrement améliorée : 18% des hôpitaux sont confrontés à un cash-flow insuffisant et 2% à un cas-flow négatif. «Cependant cette amélioration n’est pas structurelle comme le montre l’étude Belfius mais elle est due au versement unique de montants de rattrapage en 2018.»

Globalement, les hôpitaux généraux affichent un total de 20,7 milliards soit une augmentation de 1,9%. Le chiffre d’affaires a augmenté (+5,2%) pour s’établir à 15,5 milliards. Cela s’explique principalement par des produits pharmaceutiques et des traitements innovants qui ont augmenté de 10,7% notamment pour l’oncologie et l’immunothérapie. Les honoraires plus élevés des médecins ont également contribué substantiellement à la hausse du chiffre d’affaires. Ils se sont accrus de 5,3% pour s’établir à 5,3% pour s’établir à 6,4 milliards.

Merci aux honoraires de médecins
Les frais de personnel restent sous contrôle: avec une hausse de 3.1%. Ils enregistrent une évolution inférieure à celle du chiffre d’affaires. Il faut à nouveau remarquer que les bénéfices réalisés par la pharmacie et les services médico-techniques contribuent à la santé financière des hôpitaux. Les honoraires des médecins sont également utilisés pour équilibrer les comptes. Cette solidarité se marque différemment d’un hôpital à l’autre, de telle sorte qu’il est très difficile de comparer les institutions. Par ailleurs, les admissions poursuivent leur évolution légèrement positives (0.50%) et les journées réalisées se réduisent.

Hospitalisation de jour en hausse
La transition vers l’hospitalisation de jour se poursuit. En effet 60% des hospitalisations se font en hôpital de jour. « Pour pouvoir faire baisser le nombre de lits justifiés dans les prochaines années, il conviendra de toujours tabler sur les hospitalisations de jour, les formes de soins alternatives (hôtels de soins, hospitalisation à domicile…), d’organiser davantage les soins à domicile et d’améliorer la diffusion électronique des données des patients » précise le rapport.

Digitalisation: la Belgique au TOP
La Belgique possède, par ailleurs, de bons résultats dans le secteur des services de santé numériques par rapport à la moyenne européenne : 11eme sur 28 pour les services de santé en ligne, 4eme sur 28 pour les échanges de données médicales et 10eme sur 28 au niveau des ordonnances électroniques. L’an dernier, les hôpitaux ont investi proportionnellement davantage dans l’équipement informatique nécessaire pour permettre la mutation vers des soins de santé où la question et l’échange des données des patients joueront un rôle de plus en plus important.

Pas si vétuste que cela
Pour Arnaud Dessoy, responsable des Etudes Public Finance et Social profil, «avoir des infrastructures adaptées à la situation est un enjeu important pour les hôpitaux. L’indicateur de vétusté des hôpitaux aujourd’hui n’est pas mauvais: on a une valeur moyenne de 59,7%. C’est mieux que les bâtiments publics dans d’autres secteurs.»

Par ailleurs, la dette à court terme est très faible. Le taux d’endettement est de 36% pour le secteur avec moins d’endettement à Bruxelles et en Wallonie avec à peu près 40%

Les réseaux: l’attente
Selon l’étude, les réseaux sont indispensables mais ce n’est pas tout. «Il est nécessaire d’élaborer une législation au niveau tant fédéral que régional pour permettre effectivement la création de ces réseaux dans la pratique. Il est urgent de développer ces formes de collaborations et les autorités doivent jouer leur rôle pour les concrétiser.» Par ailleurs, pour Bernard Michaux, en charge des analyses hospitalières pour Belfius: «25 réseaux aujourd’hui, c’est un maximum. C’est une notion juridique virtuelle. On attend le 1er janvier. On ne peut donc pas faire d’analyse financière aujourd’hui.» Les réseaux auront aussi un coût : personnel, TVA…. Pour UNESSA, «les réseaux ne vont pas permettre une rationalisation financière parce que leur objectif à l’origine est avant tout d’améliorer l’offre de soins.» Les différents acteurs rappellent qu’il faut faire la différence entre une fusion et un réseau.

Parmi les autres remarques, il a été constaté qu’il faut mieux tenir compte des soins à domicile dans les prochains études MAHA…

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