Le PMG, outil à sauver la garde ou à désengorger les urgences?

Différents médias ont relayé une réponse du cabinet De Block à l’agence Belga, expliquant qu’en dépit de la création des PMG en 2003, le recours aux urgences pour des cas légers n’avait pas décru, voire avait augmenté. Reinier Hueting, président du Cartel – la coalition syndicale à laquelle est rattaché le GBO – démonte cet argument. 

Il ne tient pas la route, estime le Dr Reinier Hueting. «Les postes sont créés pour assurer la garde à l'avenir, avec moins de médecins mais avec une qualité de prestation préservée et de manière sûre. Une action urgente est nécessaire, surtout dans les zones peu peuplées, pour pérenniser ce service. Cela constitue également un enjeu important pour l'attractivité de la médecine générale.»

Que les PMG jouent également un rôle dans la délivrance des bons soins au bon endroit au bon moment, en dehors des heures normales de travail, constitue pour le président du Cartel un autre débat, un dossier distinct. «Pour éviter des recours abusifs aux urgences, il faut d'abord et avant tout un tri plus efficace, grâce au 1733, et l'accès direct et spontané aux services d’urgence devrait être limité. Cela nécessite bien sûr du courage politique.»

Le syndicaliste fait observer que le plan ‘gardes’ initié par la ministre de la Santé précédente, Laurette Onkelinx, prévoit un comité de pilotage, qui devrait faire asseoir à la même table des représentants des MG, des services d’urgence et des hôpitaux. «Mais le SPF ne parvient pas à engranger de progrès à ce niveau.» De plus, pointe-t-il, le projet 1733 est grippé par des querelles intestines entre Santé et Intérieur et un manque de moyens. Pour lui, les autorités devraient admettre leur responsabilité dans ces dossiers «et éviter d’en imputer la faute aux postes de garde».

Le ton est donné

Dans ce climat, développe-t-il encore, l’enthousiasme du Cartel à entamer des négociations pour un accord médico-mut est au plus bas. «La ministre médiatise le fait qu’elle réserve 25 millions pour soutenir la conclusion d’un accord. Après la façon dont elle a monté sa proposition budgétaire…!» Le Dr Hueting aspire à un retour du modèle de concertation qui avait prévalu jusqu’ici.

Par ailleurs, certains sont sceptiques sur ce que cette somme pourrait réserver de concret à la médecine générale. Pour eux, la sélection de domaines bénéficiant des 164,3 millions en initiatives nouvelles donne le ton. Les priorités semblent fort éloignées de la première ligne, de l’oncofreezing aux cellules souches en passant par les départements ICT des hôpitaux ou les services d’ambulances. Rien n’est réellement envisagé pour la première ligne.

Le président du Cartel regrette enfin le mal déjà fait avec l’annonce du gel des budgets PMG. «Quand bien même le gouvernement ferait un virage à 180°, il a d’ores et déjà placé en position de faiblesse les partisans des postes de garde, face à leur opposants qui soutiennent que le financement public de ces initiatives pourrait un beau jour s’arrêter, obligeant les MG à y aller de leur poche. Nous avions passé des soirées entières à rassurer ces détracteurs», soupire le Dr Hueting.

 

D’après un article plus complet du Dr M. Langendries, publié dans Medi-Sfeer (l’édition flamande de Medi-Sphere) n°495.

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