«Un accord qui marque un tournant» (ABSyM)

Un accord médico-mut a été signé, après des négociations au finish, le 19 décembre à 3h du matin. L’ABSyM se dite satisfaite du résultat final, et e.a. d’un stand-still relatif aux suppléments d’honoraires. Son vice-président, Jacques de Toeuf, commente les mesures touchant spécifiquement les MG. Pour lui, l’accord «prépare une voie d’accès» aux réformes du cabinet.

En 2018, la consultation des MG bénéficiera de l’indexation maximale de 1,68%, la visite du relèvement général de 1,5%. Certaines prestations sont promises à un index moindre, voire… de zéro. L’ABSyM avait dit ne pas vouloir d’une indexation sélective. «Nous voulions en tout cas coller le plus possible à du linéaire, essayer d’épargner à certains secteurs de la médecine spécialisée une non-indexation complète», explicite le Dr de Toeuf, pour qui il y a déjà eu sur les cinq dernières années 500 millions ‘perdus’ par les spécialistes, «sur la masse d’index ou par manque de croissance», alors que des efforts étaient consentis et de réelles économies dégagées. «De plus, les spécialistes subissent des prélèvements par les gestionnaires d’hôpitaux - voire une confiscation d’honoraires comme à La Citadelle (1) - que ne connaissent pas les MG ou les spécialistes en pratique privée.» Le saupoudrage consensuel acté dans l’accord lui paraît raisonnable, en ces «temps vraiment difficiles».

Une mesure ne réjouira peut-être pas les MG: le DMG n’augmente pas, poursuit le syndicaliste. Après qu’une étude de l’Inami ait conclu à des manquements dans la tenue des DMG, c’est «moins sévère que je ne craignais». On aurait pu selon notre interlocuteur imaginer une réaction du cabinet exigeant un contenu obligatoire alourdi, ou davantage de contrôles… «Mais non. L’honoraire n’est pas indexé, mais il y a une prime pour les efforts en faveur de la qualité du DMG, qui revient à une légère augmentation» [elle découle de la prime intégrée, splitée en trois parties de 1.000 et 2 X 2.500 euros maximum (si le MG remplit tous les critères d’usage des e-services). Sur le plan du DMG, les indicateurs qui joueront sont, par exemple, le fait de charger des sumehrs, d’utiliser le schéma de médication ou EBM-Practicenet, ndlr]. «Actuellement, c’est vécu comme une contrainte de plus, mais une fois que le système sera mature, cela devrait être un gain de temps.»

En ce qui concerne les PMG [existants], «le financement est stabilisé pour 2018, restant équivalent à 2017, et pourra tenir compte de l’indexation des charges salariales. Ce n’est pas mal. Dans les hôpitaux, quand les frais de personnel montent parce qu’il y a indexation, c’est à charge des honoraires.» Chaque PMG va fonctionner dans un réseau d’au moins trois postes. «La nuit, un seul serait ouvert. Ces regroupements, cela va assurément soulager les MG de certaines zones.»

Pour la énième fois, on parle du 1733, ce qui pousse au scepticisme. D’après Jacques de Toeuf, cette fois, les signes sont là qui laissent penser que la généralisation du numéro d’appel unique est pour bientôt, comme l’affirme Maggie De Block. Celle-ci, dit-il, «a travaillé avec son confrère de l’Intérieur, responsable du 112, déterminé des implantations, publié des textes légaux, recruté et formé des opérateurs - on en serait à 2/3 des effectifs… Je suis convaincu que cela va monter en puissance, peut-être en avril, mai.»

Pour le vice-président de l’ABSyM, l’accord 2018-2019 marque un tournant. «Pour qui a l’habitude de ces documents, ça se voit. Il est différent. Il est annonciateur de changements: il prépare une voie d’accès aux réformes initiées par Maggie De Block.»

Une conclusion alimentée par d’autres commentaires de Jacques de Toeuf sur les mesures de l’accord touchant l’e-santé ou encore l’accréditation, que nous publierons prochainement. 

 

(1) L’ABSyM a récemment dénoncé que de plus en plus d’hôpitaux décident unilatéralement d’augmenter les suppléments d’honoraires des médecins et encaissent l’intégralité des revenus ainsi engendrés.

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