Hospitalisation à domicile: 11 euros de plus pour les généralistes

Le Comité de l’assurance de l'Inami a validé lundi, les avancées en matière d’hospitalisations à domicile sur lesquelles la Commission de conventions entre les établissements hospitaliers et les organismes assureurs avait travaillé. À partir du 1er juillet 2023, les patients auront donc la possibilité de recevoir en partie à domicile une chimiothérapie ou un traitement antibiotique de longue durée par intraveineuse.

L'accord de gouvernement prévoit d’encourager la mise sur pied d’alternatives à l'hospitalisation classique en ayant recours notamment à des techniques innovantes, de convertir des lits d'hôpitaux en structures intermédiaires et de renforcer les soins ambulatoires. 

Lors des débats, Solidaris a attiré l’attention sur les patients plus précaires souvent isolés socialement ou qui ont plus de difficultés à autogérer leurs soins. « Ces patients doivent pouvoir également bénéficier de ces nouvelles formes de prise en charge. Lever les obstacles sociaux à l’hospitalisation à domicile nécessite une information complète de tous les publics, la sensibilisation du personnel hospitalier et surtout un financement équitable des soins à domicile qu’ils soient prestés par des prestataires à l’acte ou travaillant au forfait en maisons médicales » estime Jean-Pascal Labille.

Pour le Dr Gilbert Bejjani, président de l’Absym Bruxelles, un élément est important : " Le Comité d’assurance a bien porté la proposition de la Medicomut portée par l’Absym en vue d’augmenter le médecin généraliste. Celui-ci aura une augmentation de 11 euros. C’est un dossier très important pour nous comme nous l’évoquions la semaine passée . "

Concrètement, les honoraires forfaitaires pour appel à l’expertise du généraliste détenteur du DMG par un médecin spécialiste à facturer en tiers-payant seront de 43,15 euros.

Mieux prendre en charge les patients

De son côté, le ministre fédéral de la santé, Frank Vandenbroucke, a salué aussi la mesure : «  À l'avenir, les patients pourront recevoir de plus en plus de soins spécialisés dans leur milieu de vie. Nous faisons en sorte que ce soit possible en renforçant considérablement la coopération entre les prestataires de soins à l'intérieur et à l'extérieur de l'hôpital. De cette manière, nous apportons aux patients un peu plus de confort et évitons les visites inutiles à l'hôpital. Uniquement quand c’est le choix du patient, évidemment. » 

Les traitements adaptés

Pour rappel, deux formes de traitement seront rendues structurellement possibles par l'hospitalisation à domicile à partir du 1er juillet 2023 : les chimiothérapies et les traitements antibiotiques de longue durée par intraveineuse. Dès que le traitement a été administré deux fois à l'hôpital, les patients peuvent choisir de poursuivre ce traitement à domicile. Ce traitement dans le milieu de vie se fait avec l'accord du médecin traitant-spécialiste et en étroite concertation avec le médecin généraliste. L'équipe soignante de l'hôpital coordonne l’hospitalisation à domicile et définit les tâches et les responsabilités de chacun. Par exemple, l’officine hospitalière fournit les médicaments et une infirmière qui possède les compétences nécessaires les administre. Il peut aussi bien s’agir des infirmières à domicile que des infirmières de l'hôpital. 

Le patient conserve toujours le droit d'être soigné à l'hôpital. L'hospitalisation à domicile est budgétairement neutre et n'entraîne pas non plus de frais supplémentaires pour le patient. Différents forfaits sont prévus pour rémunérer les prestataires de soins concernés. Les ressources libérées dans les hôpitaux, soit environ 2,2 millions d'euros, seront structurellement réaffectées pour financer les soins de santé primaires (médecins généralistes, infirmières à domicile...).

Le nombre de personnes concernées est estimé à 2.603 pour la chimiothérapie et à 918 pour le traitement antibiotique (soit une baisse de 16.247 et 20.328 journées d'hospitalisation, respectivement). Le budget global prévu pour l'hospitalisation à domicile pour ce groupe de patients est de 6,4 millions d'euros, dont 2,2 millions d'euros sont transférés du budget des hôpitaux vers les rémunérations pour la première ligne. Le cadre est désormais en place pour étendre l'hospitalisation à domicile à d'autres formes de traitement à l'avenir, mais aucune décision n'a encore été prise à ce sujet rappelle le cabinet du ministre.

Lire aussi: Hospitalisation à domicile: des avancées concrètes et des tarifs établis

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Derniers commentaires

  • Charles KARIGER

    09 juin 2023

    Tant que cela! Non, c'est trop, il ne fallait pas...