Etude MAHA : 20% des hôpitaux en plus dans le rouge

L’Etude Maha 2018 livre ses premiers chiffres pour un secteur en difficulté : l’insuffisance de cashflow concernait 16 hôpitaux en 2016 ... en 2017, ils sont 24! 

Les premiers chiffres de l'étude Maha (Model for Automatic Hospital Analyses) de Belfius qui en est à sa 24e édition. montre que les hôpitaux généraux continuent à investir dans des proportions comparables à 2016 (près de 1,5 milliards). Par ailleurs, comme ces dernières années, la progression du chiffre d'affaire est restée très modérée (+2,7%) et a été principalement soutenue par l'évolution des produits pharmaceutiques en concordance avec l'évolution des achats pharmaceutiques (+11,1%) et des forfaits (4,7%). Ces forfaits (principalement en hospitalisation de jour et en conventions INAMI) représentent 4,5% du chiffre d'affaires et renouent pour la 2e année consécutive avec une évolution plus dynamique (+4,7% en 2017 contre +5% en 2016). 

Ralentissement des honoraires 

Le budget des moyens financiers et les honoraires enregistrent un nouveau ralentissement avec une croissance limitée des honoraires (2,1%) et même une évolution légèrement négative pour le BMF (0,1%). Pour la deuxième année consécutive les frais de personnel connaissent une progression plus élevée que le chiffre d'affaires. Aujourd'hui, l'emploi direct dans le secteur des hôpitaux généraux représente près de 95.000 ETP. Ce chiffre ne reprend pas les médecins indépendants, car ils ne figurent pas au payroll des hôpitaux généraux. 

Hospitalisation

Par rapport à 2016, le nombre d'admissions hors hospitalisation de jour chirurgical cesse d'augmenter, une réduction de -0,7% est à noter, tandis que le nombre de journées d'hospitalisation marque un recul plus prononcé de -2,4%. Les durées moyennes de séjour continuent par ailleurs à se réduire pour la majorité des services. Tous types de lits confondus, la durée moyenne de séjour s'établit à 7 jours (en recul de 1,8%). On compte 1.600.999 admissions classiques (-0,7%), 11.147.199 journées réalisées (-2,4%) et 534.411 hospitalisations de jour (-1,1%). Les investissements en équipement médical et non médical (dont 44% sont liés à l'IT) sont stables. Ils ont permis d'assurer une stabilité de l'indicateur d'ancienneté. L'étude évoque aussi le poids des lits agréés par indice: 51% de lits CD (chirurgie) 16% de lits G (gériatrie) 10% de lits SP, 8% de lits PSY, 6% de lits M, 5% de lits E....au cours de ces dernières années, le secteur a procédé à la reconversion de lits de chirurgie en faveur de lits de gériatrie ou de réaliénation.

Les hôpitaux dans le rouge

La situation financière des hôpitaux généraux - privés et publics - en Belgique reste très préoccupantes : un constat est sans appel : 20% des hôpitaux en plus dans le rouge en 2017 comparé de 2016. Concrètement, on remarque des tendances de fond par rapport à l’année passée. En 2016, 30 hôpitaux avaient des résultats courant négatifs, ils sont 39 en 2017. 

Même chose au niveau des hôpitaux en perte. En 2016, 13 hôpitaux étaient en perte. Le chiffre en 2017 grimpe jusque à 19 hôpitaux en perte. Enfin, la situation n’est pas meilleure au niveau de l’insuffisance de cashflow : en 2016, on en comptait 16, en 2017, ils sont 24! C'est un signe de détérioration et cela peut inquiéter sur la capacité future d'emprunt des hôpitaux. 

Fragilité financière 

Qu'en conclure?  Selon l'étude Maha, "le secteur hospitalier devra affronter avec succès la mise en œuvre des réformes initiées tant par le niveau fédéral (constitution des réseaux, système de financement par cluster, IFIC...) que régional (financement des infrastructures), tout en évoluant dans un cadre budgétaire contraint." Les derniers mots sont d'ailleurs sans équivoque : "la fragilité financière croissante du secteur interpellé quant à sa capacité, du moins pour un nombre élevé d'institutions, à pouvoir affronter ces défis avec succès." Un discours souvent entendu depuis maintenant 24 ans mais qui inquiète un peu plus chaque jour.....

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