Budget 2016: une marche arrière est-elle encore possible?

La confection du budget 2016 de l’assurance-maladie est, décidément, la saga à rebondissements du moment. Un flou tenace règne quant à la réelle adoption de la proposition budgétaire médiatisée le 15 octobre par Maggie De Block. Ne faisant pas l’unanimité, elle serait, selon les interprétations, «recalée» ou du moins «postposée» au prochain conseil des ministres, ce vendredi.

Pour rappel, la délégation gouvernementale a rejeté le 12 octobre la proposition du comité d’assurance de l’Inami et imposé la sienne, très différente du consensus obtenu par une partie des organismes assureurs et des prestataires de soins. Un cas de figure qui n’était plus arrivé depuis près de 30 ans. Jeudi passé, Maggie De Block a claironné à la presse les grandes mesures de son budget 2016 «approuvé par le gouvernement». Un peu rapidement puisque, selon plusieurs sources politiques, son budget ne ferait pas l’unanimité. Il est, selon les interprétations, «recalé» ou du moins «postposé» au prochain conseil des ministres du vendredi 23 octobre pour réaliser quelques «ajustements».

Ceux-ci concerneraient principalement le gel immédiat (dès 2015) des ressources pour les postes de garde de médecine générale et le budget de 50 millions d’euros libéré pour la classification des fonctions du personnel soignant hospitalier. Le gel du financement des PMG, à rebrousse-poil des efforts consentis ces dernières années par les cercles et très éloigné d’une vision de renforcement de la première ligne, est vécu comme une véritable «trahison» par le Fag, mais pas seulement: la mesure-surprise a soulevé une vague de protestations tant au nord qu’au sud du pays.

Du côté de la mutualité chrétienne, Jean Hermesse, secrétaire général, est rapidement monté au créneau. Il a dénoncé dans la presse une politique budgétaire en faveur des secteurs hospitaliers et pharmaceutiques. A l’inverse, l’Absym estime que le budget défendu par Maggie De Block laisse un espace pour la concertation afin de négocier le prochain accord médico-mutualiste, supposé porter sur deux ans. Le cabinet a prévu une enveloppe de 25 millions d’euros pour les nouvelles initiatives de la médico-mut.

La ministre des Affaires sociales et de la Santé publique – qui d’après nos infos n’a pas encore donné de signal en retour aux MG protestataires, du moins pas aux francophones – pourrait-elle encore faire marche arrière et contenter ainsi certains membres du gouvernement qui soutiennent le principe des postes de garde? Réponse (sans doute) ce vendredi après le conseil des ministres.

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