Personnes à risque : "La vaccination par les pharmaciens n'a pas conduit à une augmentation du taux de vaccination"

Dans une tribune publiée hier dans l'édition flamande de Medi-Sphere, MediSfeer, le Dr Johan Blanckaert, président de l'ABSyM, livre son analyse critique sur les récentes politiques de vaccination contre la grippe en Belgique. Reprenant les conclusions d'une étude des Mutualités Libres , il soulève une problématique majeure : "L'une des conclusions est que le droit de vaccination par les pharmaciens n'a pas conduit à une augmentation du taux de vaccination de ceux qui en ont besoin."
L'étude met en évidence que chez les plus de 65 ans et les personnes avec une maladie chronique, "les chiffres sont retournés au niveau de 2013, tandis que chez les personnes souffrant d'une maladie chronique, ils sont même nettement inférieurs à ceux de 2013." Ces résultats questionnent l'efficacité de la stratégie actuelle et la pertinence de l'implication des pharmaciens dans la vaccination de manière isolée.
Johan Blanckaert critique fortement la gestion actuelle, affirmant que "Presque 9 sur 10 des vaccins administrés par le pharmacien ont également été prescrits par un pharmacien."

Cette autonomie, surtout observée à Bruxelles, révèle selon lui un modèle de soin fragmenté et inefficace pour atteindre les populations clés. Il dénonce une réalité où "la fragmentation et la dispersion des soins affaiblissent le médecin généraliste et le pharmacien, brouillent le rôle de chacun, mais ne contribuent pas à l'éducation sanitaire et aux compétences en matière de santé."
Face aux défis imminents, comme l'interdiction des suppléments d'honoraires qui pourrait aggraver la pénurie de médecins généralistes à Bruxelles dès 2025, le Président de l'ABSyM appelle à une stratégie plus cohérente. Il prône pour une approche qui garantit "l'accessibilité et la facilité d'accès aux soins, mais aussi pour la focalisation des soins et des soins chez le bon patient au bon endroit."
Il met en garde contre une simplification excessive de la vaccination, où celle-ci deviendrait un acte commercial dénué de la supervision médicale nécessaire. "Que la vaacination occasionnelle ne soit pas le prélude à une médecine de supermarché ," met-il en avant, soulignant la nécessité d'éviter une approche mercantile de la santé comme on peut la voir aux Etats-Unis
En conclusion, le Dr Blanckaert appelle à une révision profonde des politiques de santé, en suggérant que "toutes les mutuelles suivent l'exemple des Mutualités Libérales et examinent quelles groupes à risque ne sont pas atteints et pourquoi." Il plaide pour une collaboration renforcée entre médecins et pharmaciens, rappelant le succès de projets communs comme le service de sevrage des benzodiazépines. 

> Découvrir la Tribune du Dr Blanckaert (en nérlandais)

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