Parole(s) de généraliste: Frieda Mast

«Je crains que mon récit soit un peu banal, car il n’y a pas grand-chose à raconter», déclare Frieda Mast. Nous sommes assis dans la salle à manger de la maison de maire datant du XIXe siècle et située dans le nord de la France qu’elle a achetée avec son mari il y a 16 ans. Un orage violent fait rage. Une coulée de boue rouge-brun emporte la terre fertile le long de la rue principale vers la rivière Hurtaut, qui rejoint l’Oise et l’océan. L’érosion dans toute sa splendeur! Dans la désolation rurale de cette région presque inconnue chez nous, la toute nouvelle retraitée s’est trouvé une nouvelle vocation: cultiver des raisins et des citrouilles, et s’occuper d’un verger. «L’été dernier, nous avons eu une miraculeuse récolte de cerises, de prunes et d’abricots. Chaque jour, de la confiture mijotait sur la cuisinière. Cette année, c’est la désolation. Et la maigre récolte a été maraudée par de mauvais garçons.»

Médecins et boulangers

«La génération de mes parents, qui n’avait pas pu faire d’études, voulait offrir cette possibilité à ses enfants. Mon père n’est allé à l’école que jusqu’à l’âge de 15 ans. Néanmoins, grâce à l’auto-apprentissage, il a pu gravir les échelons et devenir cadre fonctionnaire à Berchem. Ma mère, couturière, a abandonné son travail à la naissance de sa fille unique. Ce milieu simple et le fait que je venais d’une petite école de quartier m’ont valu un sentiment de pitié à mon inscription au collège de filles, à l’époque dévoué à l’éducation de “l’élite de la Flandre”. Je les entends encore dire “Elle ne sera probablement pas capable de tenir le niveau de l’établissement”. À leur grand étonnement, j’ai terminé mes études de latin-grec sans effort. Mes matières préférées étaient le français, l’histoire et les langues classiques. Poursuivre ma formation dans l’une de ces directions me tentait beaucoup mais, finalement, je me suis tournée vers les sciences. J’étais fascinée par le corps humain et son fonctionnement. En outre, en dernière année, j’avais lu Het hospitaal (L’hôpital), le best-seller de Jan de Hartog. Médecin, c’est un beau métier, me suis-je dit, et tout comme les boulangers, on a besoin de médecins dans le monde entier.»

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