Le nouveau président de la SSMG lance un appel : « Je souhaiterais que plus de médecins s’investissent dans nos projets ».

Après la démission surprise du Dr Thomas Orban et d’autres administrateurs, la SSMG a élu un nouveau président : le Dr Quentin Mary. Aujourd’hui, il est à la tête de la SSMG avec la volonté de mettre en place une nouvelle équipe. 

Le Dr Quentin Mary, généraliste à Anderlecht, était déjà membre actif de la SSMG depuis de nombreuses années : membre du Comité Directeur, responsable de cellule spécifique des « personnes âgées », président de la Commission de Bruxelles et membre de  la cellule « Semaine–Entretiens ». « J’avais repris la présidence de la Commission de Bruxelles il y a un an de cela, avant de devenir administrateur et vice-président de la SSMG. »
Aujourd’hui, il est à la tête de la SSMG avec la volonté de mettre en place une nouvelle équipe, suite au départ des Drs Thomas Orban, Audrey Bonnelance, Patricia Eeckeleers et de Mme Stéphanie Brillon.  « D’autres administrateurs vont également partir. Il est important de préciser que les personnes qui partent ne le font pas tou(te)s pour les mêmes raisons, certains le font pour des raisons professionnelles, d’autres personnelles. Nous ne communiquerons pas plus en détails sur ce changement de présidence, la SSMG allant résolument de l’avant. Chaque poste sera évidemment remplacé. De nouveaux administrateurs vont arriver, nous avons reçu de nombreuses candidatures. »
Que va-t'il se passer avec l’ancienne équipe ? 
« Le 30 juin, aura lieu une assemblée générale extraordinaire qui permettra à celles et ceux qui en ont émis le souhait de partir et à d’autres d’intégrer l’équipe du Comité Directeur. A ce niveau, je veux procéder à une évolution : Les nouveaux administrateurs seront rapidement présentés (reprenant un bref historique, leur aspiration et leur projet pour la SSMG), afin de mieux les connaître. Cela me semble primordial. »
Vous êtes président pour quatre ans ?
« Lors de la démission du président, j’avais la fonction de vice-présidence, sans aucune volonté, au départ, d’être président. Or les statuts de la société précisent qu’en cas de vacance de la présidence, le vice-président le plus âgé assurera l’intérim. J’ai donc hérité de la présidence faisant-fonction. Durant la période qui a suivi, j’ai pu noter que l’aspect « rassembleur » de ma personnalité pouvait apporter quelque chose à la SSMG. Lors de la réunion suivante du Comité Directeur, les administrateurs m’ont intronisé officiellement président de la SSMG, pour un mandat de quatre ans. Je ne souhaite pas être un « super-président », mais bien d’avoir une « super équipe ». La SSMG est riche de ses membres et de leur expertise. Je ne prendrai donc pas la parole sur tous les sujets car nous avons des experts dans différents domaines et ceux-ci seront plus légitimes que moi. De plus, je ne veux pas que seule une petite élite prenne les décisions, sans concertation, pour tous nos membres. »
Combien de médecins généralistes sont membres de la SSMG aujourd’hui ?
« La SSMG a la chance de compter presque 3500 membres, suite à une forte progression. Les médecins se sont rendus compte qu’ils étaient plus forts ensemble. Nous avons aussi beaucoup plus de jeunes assistants qu’avant la crise covid. » 
Vous tenez beaucoup aussi à la SSMJ (la partie « Jeune » de la SSMG) ?
« Le premier acte que j’ai posé comme président a été de me rendre à une réunion (virtuelle) de la SSMJ, riche de 705 membres. Il est important que les jeunes médecins motivés osent s’investir plus encore dans la SSMG. En effet, il est réjouissant d’observer leur implication actuelle mais il faut que celle-ci se poursuive sous d’autres formes, pour ne pas perdre ces talents dans le futur.
A eux et à tous les généralistes, vous lancez un appel ?
« J’aimerais que les médecins généralistes, actuels et futurs, nous rejoignent et s’investissent dans les projets. Ils doivent s’impliquer pour faire évoluer et améliorer la SSMG, en amenant des idées nouvelles ou d’autres visions des choses. »
Quels sont vos projets ?
«La priorité est de rédiger une charte des valeurs de la SSMG dans lesquelles tout le monde pourrait se retrouver. Cette charte doit être construite ensemble, dans la concertation. Je veux aussi décloisonner la SSMG. Elle fonctionnait trop en silo, or je souhaite plus d’interactions entre les cellules, les commissions, ... Par exemple, la cellule « nutrition » pourrait interagir avec la cellule « personnes âgées » . » 

Vous voulez aussi professionnaliser plus la SSMG ? 
« Nous devons, en effet, poursuivre la professionnalisation pour gérer au mieux notre croissance, en plaçant les bonnes personnes aux bons endroits. Il faut également veiller à une présence efficace en termes de médiatisation. A ce niveau, je tiens vraiment à ce que différents médecins puissent être accessibles, en fonction des sujets. Toute la communication ne reposera pas uniquement sur le président. Nous devons nous investir dans des sujets d’avenir. Je pense notamment à la cellule de santé-environnement qui est portée actuellement par le Dr John Pauluis. Nous serons aussi attentifs à la féminisation de la médecine même si nous avons la chance d’avoir un réel investissement des femmes dans la SSMG et dans la SSMJ. J’ai enfin aussi la volonté d’améliorer les contacts avec d’autres institutions, dont l’ULB. Nous pourrions, par exemple, discuter avec eux de partenariat concernant des recherches scientifiques suivant les ressources disponibles de parts et d’autres. » 
La SSMG ne travaillera pas seule, dites-vous ?
« Évidemment, il est important de garder le lien avec le Collège de médecine générale qui regroupe, en plus de la SSMG, les syndicats, les universités et les Cercles, mais aussi un lien direct entre ces bancs. Les informations doivent bien circuler entre tous. A ce titre, la SSMG souhaite me proposer comme nouveau membre du CA du Collège, ainsi que la Dr Sarah Cumps, coordinatrice de la SSMJ, qui y amènera sa vision et ses bonnes idées afin d’élargir le débat. Nous souhaitons, évidemment, aussi se faire toujours mieux entendre au niveau fédéral. »
Les formations vont-elles évoluer ?
« Nous nous sommes adaptés en proposant depuis un an de nombreuses formations en distanciel. Néanmoins, beaucoup de membres sont demandeurs d’un retour vers des réunions en présentiel. L’avenir de nos formations passera, sans doute, par un mélange des 2 types, ainsi que via nos digital learning, nos ateliers en petits groupes, ... Au niveau des thématiques, nous serons attentifs à la santé mentale et la télémédecine, sujets logiquement mis en avant par l’actualité. » 
La SSMG anticipe-t-elle les (r)évolutions en matière d’e-santé ?
« La SSMG a développé une cellule « e-santé » avec, à sa tête, l’expertise du Dr Vincent Parmentier. Celui-ci a d’ailleurs donné récemment un avis sur le sujet polémique de Doktr, projet de Proximus. L’e-santé est évidemment un des grands enjeux de demain et nous sommes attentifs aux différents aspects en matière de santé et de technologies qui auront un impact sur notre pratique. »
Le dialogue entre les médecins bruxellois et wallons se passent bien ?
« J’étais attristé de l’évolution de la SSMG vers un "bruxello-centrisme" à sa tête. Ma volonté est d’avoir, au sein de la direction de la SSMG, des médecins issus de toutes les régions et provinces francophones, dont les sensibilités peuvent varier. Nous devons, aussi, tenir compte des particularités entre la médecine rurale et de ville. Il est primordial que tous les médecins se sentent correctement représentés. »
Les relations avec les généralistes néerlandophones sont-elles bonnes ?
« Oui. Actuellement, le Pr Jacques Vanderstraeten communique beaucoup avec Domus Médica. Il y a des échanges en cours sur la pandémie, les formations, … Jacques Vanderstraeten, en plus de ses connaissances scientifiques (il est en charge du pôle recherche de la SSMG), est un excellent trait d’union. Par ailleurs, les membres de la SSMJ sont directement liés avec leur équivalent néerlandophone pour des formations spécifiques, ce qui est précurseur d’une amélioration future des relations. »
La Semaine de la SSMG aura-t-elle lieu cette année ?
« Étant donné la pandémie et l’avancée de la vaccination, le comité organisationnel (les Drs Yves Gueuning, Giuseppe Pizzuto et moi même) a proposé d’inverser l’agenda entre les Entretiens et la Semaine de la SSMG. Celle-ci aura donc lieu, en fonction des règles sanitaires du moment, en Belgique fin du mois de septembre (arrivée le 19/09, formation du 20 au 23/09 inclus). Il y aura 8 cours et 8 ateliers, sur des sujets variés (tant des besoins ressentis et exprimés par nos membres que d’autres démontrés par divers instances) : DMI, fin de vie, cardiologie, dermatologie, ... Les détails de l'événement sont disponibles sur le site de la SSMG (https://www.ssmg.be/evenements/semaine-de-la-ssmg-2021/). » 
Un mot sur le président qui est parti, le Dr Thomas Orban ?
« Thomas a d’énormes qualités d’orateur et a pu beaucoup médiatiser la SSMG. Il est toujours actif dans la cellule alcoologie où il apporte sa compétence en la matière. Il sera libre, comme tous les membres, de déterminer par lui-même son implication future au sein de l’institution, sans négliger sa vie de famille. »

Lire aussi: Thomas Orban a démissionné de la présidence de la SSMG 

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