La rentrée scolaire : garantie d’une deuxième vague en l’absence du port du masque ! (Marc Wathelet)

Six mois et des milliers de victimes évitables plus tard, il semblerait que la Belgique soit prête à répéter ses erreurs et à foncer à nouveau droit dans le mur. Pourquoi ? Dans un courriel envoyé aujorud'hui au Gouvernement , Marc Wathelet dénonce un Plan de rentrée scolaire qui "fait froid dans le dos" . En particulier pour les sections des maternelles et des primaires

Une rentrée scolaire dans les conditions proposées GARANTIT, tôt ou tard, une deuxième vague substantielle de contaminations qui exercera une pression difficilement supportable sur notre personnel soignant, sur notre système hospitalier, sur notre économie et, donc, sur toute la population.

Erreur #1 : Attendre avant de prendre les mesures qui s’imposent, et souvent ne prendre que des demi-mesures. C’est très lentement que le gouvernement a étendu l’obligation du port du masque et elle reste incomplète.

Correctif #1 : Sauf exception médicale, il faut imposer le masque partout, dans les lieux publics et privés clos (hors du domicile), dans les bureaux et dans les écoles, pour tous les enfants, y compris dans les classes maternelles et primaires.

Erreur #2 : Sciensano continue d’imposer ses « décisions arbitraires et opaques » qui « mettent notre pays en danger » : Sciensano (1) recommande de remettre à l’école les enfants contaminés à un moment où ils sont pourtant encore porteurs du virus ; (2) limite le dépistage des adultes asymptomatiques ; (3) recommande le port du masque seulement pour les enfants de plus de 12 ans sans justification sensée ; (4) étend le principe de l’absence de dépistage des enfants de moins de trois ans aux enfants de moins de 6 ans, hors hospitalisation ! Ces mesures, en contradiction flagrante avec les principes de santé publique les plus élémentaires, garantissent la propagation du virus dans notre pays.

Correctif #2 : La difficulté principale avec la rentrée scolaire dans ces conditions, c’est le rôle moteur des écoles dans la transmission du virus : on passe effectivement d’une « bulle à 5 » à une « bulle à 11 millions d’individus » ! Outre l’imposition du masque, il faut tester très largement autour de chaque foyer d’infection, y compris dans les écoles et à tout âge, si l’on veut parvenir à contrôler la propagation du virus et, ainsi, sauver l’économie de notre pays.

Erreur #3 : Le gouvernement opère comme s’il fallait trouver un compromis entre les mesures pour résoudre la crise sanitaire et celles pour relancer l’économie, alors que la meilleure manière de réparer l’économie est de contrôler d’abord la propagation du virus.

Correctif #3 : La solution à la crise économique est simple, écoutons Madame Esther Duflo, Prix Nobel d’Économie en 2019 : pour prévenir les ravages sociaux et économiques dus à la pandémie, il suffit d’ouvrir les vannes des dépenses publiques pour tous les individus et tous les secteurs en difficulté, et ce, sans s’inquiéter de la facture.

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