Garde de semaine : expérimentation prolongée mais évaluée

Les 15 expériences de garde de semaine seront poursuivies jusque fin 2020, et parallèlement évaluées pour voir ce qu’il convient de pérenniser, a-t-on appris en médico-mut lundi soir. L’ABSyM pointe une fréquentation faiblarde des PMG concernés. Le GBO estime que l’activité ne peut être le seul critère considéré pour financer un service à la population.

Le syndicat du Dr De Munck se réjouit d’être, dit-il, suivi par Jo De Cock (Inami) dans une vieille demande, à savoir « qu’on intègre dans l’analyse trois projets interdépendants : la garde de semaine, l’implémentation du 1733 phase 1 ou 2 (2 voulant dire : tri effectif des appels par le préposé) et les coopérations fonctionnelles ». Et de citer l’exemple des 6 PMG de Luxembourg-Dinant, travaillent déjà avec l’écrémage du 1733 et dans la logique de la coopération fonctionnelle, « ce qui mobilise moins les généralistes sur la garde »

Les réalités locales sont clairement différentes au nord et au sud du pays, rappelle le GBO, et « si l’activité de certains PMG wallons semble moindre, c’est aussi en raison de la pénétration du 1733 et de la densité de population - ce dont Jo De Cock est heureusement bien conscientL’activité prise isolément ne peut être le seul critère de financement. »

Le GBO est également satisfait qu’un groupe de travail soit mandaté pour étudier les possibilités de pérennisation des projets-pilotes au-delà de 2020. « Il y aurait des façons de les moduler, par exemple examiner s’il faut assurer partout la nuit ou juste la soirée… En attendant, les expériences continuent. Elles seront financées avec des avances correspondant à 75% des montants retenus par l’Inami. » 

Du côté de l’ABSyM, le Dr Luc Herry a sorti la calculette pour mettre en perspective les statistiques de fréquentation d’avril à juin. « Ce n’est pas énorme », commente le syndicaliste. « Ça fait en moyenne 153 contacts (consultation ou visite) par jour pour les 15 PMG concernés, pour 2,7 millions d’habitants couvertsSoit un coût par contact de +/- 70 €. Sans les honoraires, s’entend. C’est ce que paie l’Inami pour le fonctionnement des PMG. » 

Le plus rare, ce sont les visites de nuit, poursuit-il : « seulement 18 visites entre 23 et 8h du matin par jour pour les 15 PMG, ou 1 visite par 150.000 habitants ». Pour l’ABSyM, il faut garder ces visites dans le giron des MG médecine générale – « on parle des grabataires, des résidents de MRS, des soins palliatifs… on ne peut déplacer ces patients à l’hôpital » - mais peut-être reconsidérer la taille des coopérations fonctionnelles et aller au-delà des 300.000 habitants. 

« Par ailleurs, il faut examiner une façon de rétribuer différemment le MG mobilisé durant de longues heures pour peu d’actes. L’ABSyM a toujours dit vouloir récupérer les honoraires de disponibilité, moins nombreux puisque moins de confrères sont mobilisés, au profit des MG eux-mêmes et pas au profit des structures. » 

A noter qu’on retrouve depuis un moment la revendication d’un « honoraire décent » pour le MG de garde du côté de la FAGw par exemple, dont le président s’interroge sur les limites du seul paiement à l’acte, ou encore du GBO, qui prône un revenu garanti par récupération des sommes économisées. 

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