Un nouveau cours de technologies numériques en médecine à l'UCL

Depuis la rentrée, à l’UCL-Woluwé, François Roucoux, spécialiste en technologies médicales et infrastructures de données médicales, Olivier Devuyst  néphrologue, chef de clinique et responsable de l'Institut des Maladies rares aux Cliniques universitaires Saint-Luc et le Coordinateur du cours de Master 1, Benoît Macq, professeur à l'école polytechnique de l'UCLouvain et co-coordinateur du projet "Trail", donnent un cours de technologies numériques aux étudiants en médecine de master 1 

Chaque semaine, un auditoire de 400 personnes suit ce cours avec attention : « Je le donne conjointement avec un informaticien qui a beaucoup travaillé dans le monde hospitalier, François Roucoux, et Olivier Devuyst qui est un spécialiste des maladies rares.  Nous avons appelé ce cours « technologies numériques en médecine» parce que nous ne voulions pas l’appeler « cours d’intelligence artificielle » même si cette dernière y joue le rôle principal. » 

Améliorer la formation

Concrètement, les trois intervenants veulent « éveiller les étudiants en médecine aux technologies de l’IA et à l’histoire de l’IA mais aussi aux domaines d’application (dépistage précoce, mettre en lien avec la médecine 4 P (prévenir, prédire, personnaliser et promouvoir une médecine participative). »

Pour eux, il est important que les étudiants sachent en quoi la data et les données numériques permettent de réaliser une meilleure prévention, un meilleur dépistage mais aussi de prédire les meilleurs traitements à appliquer. « Sur base de ces prédictions, cela permet d’engager la participation du patient au choix thérapeutique. On questionne l’usage des données numériques en fonction de l’usage médical.

« Evidemment, des étudiants s’inquiètent et nous posent des questions: « Je fais aujourd’hui la radiologie, est-ce que cela a encore un sens avec l’IA ? » Je réponds toujours que oui: demain, le radiologue qui utilise l’IA va remplacer celui qui n’utilise pas l’IA. L’IA ne va pas remplacer le radiologue. L’IA va leur permettre en plus de l’avis des pairs de réduire les risques d’erreurs. »     

Des examens dynamiques

Par ailleurs, les trois intervenants insistent aussi auprès des futurs médecins sur l’importance « de s’appuyer sur le monde de l’entreprise pour que les nouvelles idées dans le domaine puissent arriver au lit du patient. » 

En fin d’année, les examens sont très pratiques : « A nos étudiants, nous demandons comme travail de nous expliquer en quoi la médecine va être transformée par l’IA. Nous leur demandons un travail critique documenté à partir de publications. Les étudiants font de l’évaluation par les pairs. Enfin, chaque groupe devra réaliser des vidéos en 180 secondes. Nous allons réaliser une chaîne Youtube avec la centaine de travaux. »

Rester à la pointe

Les étudiants sont aussi sensibilisés sur les mises au point de médicaments extrêmement personnalisée avec l’IA. « Nos étudiants doivent connaitre les dernières avancées de l’IA dans le domaine de la santé et exploiter des applications spécifiques de l'IA dans les domaines suivants : l'analyse des données de la médecine des réseaux (données biologiques, données d’imagerie, données exposomiques), le diagnostic médical, la médecine personnalisée, la médecine préventive et la médecine participative. » 

Pour les enseignants, il est essentiel que les étudiants connaissent « les sources de données médicales permettant d’alimenter les IA : Biobanques locales et internationales. Les étudiants doivent  utiliser l’intelligence artificielle pour une meilleure prise en charge du patient et intégrer l’IA dans l’équipe soignante pour de meilleures décisions médicales. Evidemment, il est fondamental  de garder un esprit critique face à une solution d’IA en santé et d’identifier les questions éthiques liées à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé. Plus que jamais nous insistons aussi pour que les étudiants comprennent l’usage de l’IA dans les maladies complexes, les maladies rares et la psychiatrie. »

Dans le cours, le domaine de la sécurité des données médicales et protection de la vie privée n’est pas oubliée: « Il est essentiel que les futurs médecins puissent être capable de collecter, de stocker et de partager des données de santé en respectant les normes et les protocoles de sécurité et de confidentialité. Nous terminons aussi évidemment nos cours avec les aspects éthiques : Agir de manière éthique, sociale et responsable. »

Actuellement, ce cours en master 1 ne se poursuit pas par un cours l’année suivante.  

> Découvrir le programme du cours 

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Derniers commentaires

  • Philippe TASSART

    20 mars 2024

    Sympa de prévenir 1 mois après le début des cours !