Que pense le CEO belge de Google de la révolution numérique?

Lors de la réception de nouvel an d’IN4Care, Thierry Geerts, CEO de Google Belgique, est venu exposer sa vision de la révolution numérique dans le cadre de la promotion de son livre ‘Digitalis’. Une intervention, on s’en doute, particulièrement attendue!

Il est clair entre-temps que la prochaine vague technologique qui nous attend est celle de l’intelligence artificielle. Pour Google, cela signifie que son moteur de recherche va évoluer pour devenir une sorte d’assistant personnel – une réalité déjà palpable chez nos voisins du nord, et qui devrait l’être bientôt dans notre pays aussi. Grâce à l’évolution de la technologie, l’accès à notre ordinateur devrait ainsi continuer à s’améliorer.

Thierry Geerts accorde également une grande importance à l’informatique en nuage; en exploitant les mégadonnées de Google, l’Inde a par exemple réussi à dépister la rétinopathie diabétique à un stade précoce chez des centaines de milliers de patients et à les préserver ainsi de la cécité.

Tout le monde veut évidemment récolter ces ‘big data’, directement par le biais des patients qui font enregistrer des informations au travers de toutes sortes de capteurs, mais aussi via les données médicales des médecins. Depuis l’introduction du RGPD, c’est toutefois devenu sensiblement plus délicat en Europe qu’aux États-Unis, puisque le respect de la vie privée n’est pas un vain mot sur le Vieux Continent.

Thierry Geerts ne se laisse toutefois pas démonter: «Si vous avez des problèmes de santé auxquels vous pouvez remédier en permettant à des applis médicales de recueillir vos données, je pense que vous serez facilement enclin à le faire. Le tout, pour nous, sera de garantir que ces informations seront utilisées à bon escient.»

Rien que des avantages?
Pour le CEO belge de Google, cette évolution n’a toutefois que des avantages, que ce soit pour le citoyen qui peut ainsi mieux surveiller sa santé ou pour les autorités qui y trouvent des possibilités pour comprimer le coût des soins. «Il n’est pas normal qu’aujourd’hui, un patient confronté à un problème de santé dépende d’un ou deux acteurs, alors qu’il y a toute une communauté susceptible de lui fournir des données qui pourraient l’aider.»

Thierry Geerts a concédé en passant que l’évolution a aussi quelques aspects moins positifs, qu’il a toutefois balayés d’un argument-massue: «Si nous ne nous lançons pas, d’autres le feront pour nous, comme à Silicon Valley.» Une manière de dire que nous avons finalement un peu le couteau sur la gorge…

Le rôle de Google va se focaliser avant tout sur l’informatique en nuage et le développement d’outils d’intelligence artificielle au travers du stockage des données ainsi obtenues. Rien ne sert de vouloir freiner des quatre fers, même s’il est vrai qu’un changement de mentalité et de culture s’impose. «Fondamentalement, nous parlons ici d’une révolution culturelle et pas technologique. Les collègues vont devoir collaborer avec leurs anciens concurrents.»

Quant à l’impact financier, Thierry Geerts ne l’a brièvement abordé que lorsqu’on lui a demandé comment Google et la Belgique pouvaient mieux collaborer. D’après lui, ce sont «l’informatique en nuage et la recherche réalisée aux États-Unis en collaboration avec les acteurs pharmaceutiques locaux qui vont nous permettre de progresser». Une réponse qui donne un peu l’impression d’un échange à sens unique dont les avantages pour l’Europe sont assez peu mis en avant.

Matière à un nouveau débat, donc… sauf à supposer que Thierry Geerts neclarifie cet aspect dans son livre ‘Digitalis’.

 

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