Une étude belge confirme le potentiel de la téléconsultation chez le généraliste et le spécialiste

Lors de la dernière concertation entre médecins, hôpitaux, gouvernements et fournisseurs de logiciels sur les problèmes liés à la plate-forme eHealth, ont été présentés les résultats de deux études sur la téléconsultation. L'une menée aux Pays-Bas,  l'autre, de moindre envergure, réalisée par l’Université de Gand en Belgique. Les résultats démontrent l'énorme potentiel de cette nouvelle pratique pour les généralistes et les spécialistes.

Les Pays-Bas ont déjà beaucoup d'expérience dans le domaine, avec 130 531 téléconsultations réalisées entre 2005 et 2015. L’étude néerlandaise, avec la participation de 3 421 généralistes et 247 dermatologues, témoigne d’un potentiel de valorisation certain. En moyenne, les médecins répondaient à la demande du patient dans les 5 heures.

Conclusions de l’étude :

Pour les médecins généralistes et spécialistes :

  • 74% des téléconsultations évitent le renvoi physique à la deuxième ligne;
  • Les téléconsultations offrent une réponse au défi posé par le nombre croissant de consultations en dermatologie et les longues listes d'attente;
  • 85% des médecins sondés ressentent un effet « e-learning » positif;
  • Après 3 ans, le médecin généraliste effectue 40% de téléconsultations en moins et 20% de renvois à la deuxième ligne en moins.
  • Amélioration des diagnostics de première ligne.

Pour les patients :

  • Coût moindre et moins de trajets (dans un contexte de vieillissement et de mobilité réduite);
  • Amélioration de l'accessibilité aux soins.

La Flandre a transposé l’étude du Ksyos Telemedisch Centrum à une plus petite échelle grâce à un projet pilote mené par le médecin en formation Julie Kips (UGent), avec comme promoteurs les Drs Evelien Verhaeghe et An De Sutter, et comme maître de stage le Dr Tom Declercq.
502 consultations électroniques ont été menées sur base volontaire, sur quatre localités: Courtrai, Roulers, Gand (démarrage en 2016) et Ostende (démarrage en 2018).

Les conclusions préliminaires au 22 février 2018 sont :

Pour les médecins généralistes et spécialistes :

  • Éviter la présentation physique en deuxième ligne dans 64% à 71% des cas;
  • Effet e-learning positif dans 82% des cas.7

Alors que les résultats sont similaires à ceux obtenus aux Pays-Bas, il est à noter que le temps moyen de réponse était de 17 heures, ce qui est beaucoup plus long. Peut-être parce que nous sommes moins habitués à la téléconsultation en Belgique?

Ces premiers résultats sont cependant intéressants. C'est pourquoi les dermatologues belges ont proposé de financer un projet pilote afin d’en confirmer le potentiel de valorisation en Belgique. Pour eux :

  • La téléconsultation est une solution de communication sécurisée entre médecins disposant de matériel photographique clinique pour le diagnostic et le traitement, ainsi que pour la surveillance des pathologies cutanées chroniques, avec l'accord explicite du patient.

Ils demandent:

  • Un API ouvert (Application Programming Interface en Open Source) pour tous les logiciels DMI homologués, immédiatement intégré chez plus de 95% des médecins généralistes;
  • Un cadre financier et législatif à intégrer dans les structures actuelles;
  • Une nouvelle nomenclature pour la téléconsultation;
  • Une prime télématique pour les spécialistes avec un DMI homologué;
  • L’applicabilité de la téléconsultation dans d'autres domaines, tels que la rhumatologie, la cardiologie, ...

Notre gouvernement suivra-t-il?

Lire aussi :

Téléconsultation en Belgique : l'ABSyM ouvre la réflexion.

Téléconsultation: quelle relation thérapeutique à distance? (V. Kokozska)

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Derniers commentaires

  • Marc TOMAS

    17 octobre 2018

    En cardiologie, le suivi de l'insuffisant cardiaque se prête particulièrement bien au télémonitoring et à la téléconsultation. L'observance thérapeutique et la titration des traitements sont deux cibles essentielles à ces pratiques. Il faut maintenant que le gouvernement suivant offre une plateforme large de financement expérimental à l'image de ce que la France a réalisé avec le programme ETAPES.
    Dr Marc Tomas