Bruss'Help propose un plan global pour mettre fin au sans-abrisme à Bruxelles d'ici 2029

L'association Bruss'Help a présenté lundi son plan pour mettre fin au sans-abrisme en Région bruxelloise d'ici 2029. Ce plan comprend 35 mesures réparties en quatre phases: renforcement de la prévention, promotion de l'action rapide, optimisation de l'accompagnement et lutte contre la violence institutionnelle.

Cette initiative a été présentée lors d'une conférence à laquelle ont participé des membres du gouvernement bruxellois, des acteurs clés du secteur de l'accompagnement ainsi que des personnes ayant une expérience du sans-abrisme ou du mal-logement.

L'objectif du plan consiste à "développer une stratégie globale de lutte contre ce phénomène en collaboration avec tous les acteurs concernés" et d'avoir "une Région sans sans-abri" d'ici 2029. Il vise, pour ce faire, à impliquer les "secteurs connexes" tels que le milieu de la santé, la justice, l'aide à la jeunesse, la migration, ou encore la police.

La stratégie s'articule autour de quatre phases, dont la première consiste à renforcer la prévention pour empêcher les gens de se retrouver à la rue. Personne ne devrait ainsi perdre son logement ou quitter une institution sans avoir reçu une proposition alternative appropriée. En collaboration avec Bruxelles Logement, Bruss'Help fera des propositions au gouvernement bruxellois pour modérer les loyers, lutter contre la discrimination et créer des logements adaptés et accessibles pour les familles nombreuses et défavorisées, notamment. L'association envisage également d'établir des protocoles de coopération avec - entre autres - les secteurs de la santé et celui des pris ons.

Une action rapide est alors nécessaire pour raccourcir la durée de l'absence de logement, afin d'éviter que la situation ne devienne chronique et que le manque de logement n'entraîne d'autres problèmes. L'un des moyens d'y parvenir est d'augmenter le nombre de logements durables et de redéfinir l'hébergement d'urgence, selon Bruss'Help. Deux tiers des plus de 3.000 centres d'hébergement d'urgence devraient être transformés en lieux de transit, afin que les personnes ne restent pas trop longtemps dans les centres d'urgence mais intègrent le réseau régulier le plus rapidement possible. On pense par exemple aux places dans l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile Fedasil, à des abris chez des proches ou encore aux centres de soins résidentiels.

Il faut également optimiser l'accompagnement des personnes sans chez-soi, selon l'organisation faîtière. Celui-ci doit répondre à toutes les problématiques, y compris les addictions et les questions de santé mentale. La moitié des personnes qui s'abritent dans les stations de métro bruxelloises sont confrontées à des problèmes de drogue et d'alcool, tandis que 40 % d'entre elles ont des problèmes de santé.

La dernière phase consiste à lutter contre l'injustice et la violence institutionnelle. Bruss'Help souhaite ainsi introduire des procédures d'accompagnement "éthiques et socialement acceptables" pour éviter les interventions "invasives ou paternalistes".

Quelque 200 professionnels et personnes ayant une expérience du sans-abrisme ont travaillé sur ce plan. L'organisation souligne qu'il ne s'agit pas d'un mémorandum politique, mais bien d'une ligne directrice à l'usage du futur gouvernement, axée sur une coopération entre les personnes sans domicile et les secteurs connexes.

En Région bruxelloise, plus de 7.000 personnes vivent dans la rue, selon le recensement biannuel de Bruss'Help, dont les chiffres sont "probablement sous-estimés".

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