Bientôt un accompagnement gratuit pour les personnes atteintes de burnout

Le gouvernement fédéral intensifie la lutte contre les maladies de longue durée. Les personnes présentant les premiers signes d'épuisement professionnel (burn-out) bénéficieront de conseils gratuits. Une législation visant à prévenir les troubles musculo-squelettiques, à cause desquels 200.000 travailleurs et indépendants sont absents du travail depuis plus d'un an, devrait en outre être bientôt votée, selon les éditions du Tijd et de L'Echo de mercredi.

En Belgique, un demi-million de travailleurs et d'indépendants sont restés à la maison pendant plus d'un an pour cause de maladie. Un tiers des cas concerne des personnes souffrant de lésions dorsales et musculaires. Dans un autre tiers des cas, il s'agit de troubles psychosociaux, dont le burn-out.

Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), débloque 6 millions d'euros pour mettre en place un accompagnement pour les personnes présentant des symptômes précoces d'épuisement professionnel. L'objectif est d'aider jusqu'à 1.650 personnes par an à éviter de sombrer dans le burn-out.

À la fin de l'année dernière, Fedris, l'Agence fédérale des risques professionnels, a présenté les résultats de son projet pilote d'accompagnement des collaborateurs du secteur hospitalier et bancaire confrontés au burn-out. Dans le cadre du projet pilote burn-out, une détection des symptômes d’épuisement parmi les employés a été mise en place, afin d'éviter leur aggravation. 

L'étude de Fedris, menée par les Professeures I. Hansez (ULiège) et L. Braeckman (UGent) depuis 2019, démontre une valeur ajoutée significative d'un tel programme d’accompagnement sur la santé des travailleurs qui en ont bénéficié. Une amélioration de leur état de santé tant physique que psychologique est constatée, avec un maintien de cette amélioration dans le temps. Ces améliorations peuvent encore être constatées après six mois. A la fin du trajet d’accompagnement, les plaintes de burn-out ont fortement diminué ou même disparu dans une grande majorité des cas. Les résultats se traduisent également par une diminution de la consommation de soins de santé (médicaments, consultations, examens médicaux) pendant et après la démarche. Les participants ont aussi montré une grande satisfaction quant à la qualité de cette prise en charge personnalisée.

Le trajet de Fedris a aussi eu un impact en termes de maintien et de retour au travail. En effet, si plus de la moitié des travailleurs étaient en arrêt maladie au moment de leur demande de participation au projet pilote burn-out, une grande majorité d’entre eux ont repris le travail pendant ou après le trajet d’accompagnement.

Parallèlement, le ministre fédéral du Travail, Pierre-Yves Dermagne (PS), a élaboré un arrêté royal qui place le risque de lésions musculaires et dorsales en entreprise au même niveau que l'exposition aux substances cancérigènes ou les risques psychosociaux. Cela devrait amener les entreprises, les services de prévention et les médecins du travail à prendre le problème plus au sérieux. 

Les interlocuteurs sociaux, réunis au sein du Conseil supérieur de la prévention et de la protection au travail, viennent de rendre un avis unanimement favorable. Le projet d'arrêté royal doit encore faire l'objet d'un avis du Conseil d'État.

Cela ferait de la Belgique le premier pays européen à disposer d'une législation sur le bien-être au travail spécifiquement axée sur ce risque pour la santé.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.