10 propositions de DéFI : cadastre des médecins, accessibilité des soins, suppléments d'honoraires, ..

A l’approche des élections, les partis dévoilent leur programme et particulièrement leur programme santé. Pour ce quatrième article, la parole est donnée à DéFI qui fait part de 10 propositions dans le domaine de la santé.

Au coeur du travail quotidien sur la santé pour le parti DéFI, on retrouve notamment le travail en commission au Parlement fédéral de Sophie Rohonyi. Dans ces mesures phares, au niveau de la fiscalité, ce parti entend progressivement supprimer, par exemple, les voitures-salaires. Il a prévu de faire de la santé publique la priorité fédérale.

DéFI plaide, en effet, pour la refédéralisation de la compétence de la prévention et un investissement significatif dans cette matière. « Si l’on investit massivement pour prévenir la consommation d’alcool, de sucre ou de tabac, c’est un choix politique qui permet de consacrer davantage de moyens au curatif. Les moyens financiers de lutte contre les assuétudes (alcool, tabac, consommation de sucre), de dépistage des différents cancers (ndlr: utérus, prostate, cancer colorectal), de vaccination , de prévention bucco-dentaire doivent atteindre à l’horizon 2030, un total de 3% des dépenses totales consacrées aux soins de santé. »

D’autres priorités sont à son programme

1- Revaloriser le personnel soignant et infirmier. DéFI s’engage à mettre en place un cadastre de la profession, d’œuvrer à une revalorisation salariale, de prendre en compte la pénibilité du métier pour l’accès à la pension, de rémunérer les stages de dernière année d’études....

2- Le statut des candidats spécialistes Reconnaître un véritable statut de travailleurs salariés aux médecins spécialistes en formation et instaurer un outil d’enregistrement indépendant de leurs heures de travail. Le parti veut assurer la pleine inclusion des médecins spécialistes en formation dans la Commission paritaire national et poursuivre, de manière générale, et en concertation avec eux, l’amélioration des conditions de travail des médecins spécialistes en formation. 

3- Le cadastre des médecins  Les hôpitaux manquent de psychiatres, les urgences manquent de pédiatres, les centres spécialisés manquent de gériatres, les centres de planning manquent de gynécologues et les médecins généralistes sont complètement submergés. DéFI s’engage à  la suppression à terme du numerus clausus, à un cadastre des médecins régulièrement mis à jour

4- Reconnaître la profession de sexologue. Pour DéFI, poser un cadre légal à la pratique du métier de sexologue est une nécessité, autant pour les praticiens que pour leur patientèle. 

5- Accessibilité financière des soins de santé pour tous  Et, en particulier, pour les personnes précarisées souffrant de maladies chroniques, en leur permettant de ne plus payer de ticket modérateur au-delà de 300 euros par an de dépenses médicales et assimilées par an. Et aussi oeuvrer pour une consultation globale de santé gratuite chez le médecin à 25, 45 et 65 ans. DéFI propose aussi de réformer le système de remboursement et créer un mécanisme d’intervention majorée plus simple, automatique et lié aux revenus. Dès qu’une personne atteint un plafond de dépenses en soins de santé, elle ne paie plus de ticket modérateur. Cela signifierait qu’en dessous de 19.000 euros bruts de revenus par an, les personnes ne paient plus de ticket modérateur dès qu’elles atteignent 300 euros de dépenses par an. DéFI s’engage aussi à rétablir à 60 le nombre de séances de kinésithérapie remboursées pour les patients souffrant de fibromyalgie. 

6- Les suppléments d’honoraires Plafonner les suppléments d’honoraires en trouvant des accords par type d’intervention, et sans dépasser un plafond général, par exemple de 75%....Et à plus long terme, supprimer les suppléments d’honoraires selon une programmation à convenir en concertation avec le secteur des soins de santé. Le parti veut aussi réformer l’ensemble du système de financement et continuer à réaliser des économies d’échelle. Le travail en réseaux constitue une première étape en ce sens, mais les efforts sont encore insuffisants dans d’autres domaines, comme celui du recours abusif à l’imagerie médicale. « Le développement de l’”Evidence-Based Medicine” tel que nous le concevons doit aussi contribuer à l’effort de rationalisation et de responsabilisation. » DéFI veut en tout cas instaurer une “tolérance zéro” pour toutes les pratiques douteuses, voire illégales.  

7- Postes médicaux de garde (PMG) Améliorer l’accessibilité des postes médicaux de garde notamment via les transports en commun. DéFI s’engage aussi à  organiser un régime légal pour les maisons médicales et à privilégier le maintien à domicile notamment en accordant un statut effectif à l’aidant proche. 

8 - La téléconsultation Il faut fixer dans quel cas elle peut s’appliquer (ex : rhume, fatigue, addiction tabagique, soin de plaies,...) ou pas (chaque fois qu’un examen est indispensable). Il faut pouvoir apprécier la “valeur ajoutée” des applications, leur fiabilité. DéFI considère qu’une attention certaine doit être portée aux personnes en situation de fracture numérique et qu’il est prévoir des alternatives pour celles-ci. « Les téléconsultations médicales ne peuvent pas se justifier sur base d’une situation de pénurie. Le recours de fait aux téléconsultations doit être envisagé avant tout pour des consultations simples, par exemple, des consultations de suivi occasionnelles ne nécessitant pas un examen physique du patient. » 

9- La santé mentale Renforcer la sensibilisation par le biais de formations au sein des entreprises, à leur attention, afin qu’ils comprennent et préviennent le burnout avant qu’il ne soit trop tard. 

10 - Etendre l’usage du cannabis médical  A toute une série de maladies chroniques pour renforcer le traitement de la douleur. 

> Découvrez le programme

Lire aussi:

> 10 propositions du PS: la gratuité des généralistes et la lutte contre les pratiques privées des spécialistes

> 10 propositions des Engagés: revoir la nomenclature, les réseaux, la prévention

> 10 propositions d' Ecolo: relation généraliste-spécialiste, prévention, médicaments...

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Derniers commentaires

  • Alexandre Sarafidis

    29 mars 2024

    Méconnaissances des dossiers comme le fait remarquer le Professeur Cogan.
    Les solutions proposées sont forcément mauvaises vu leur données fausses et les à priori ,
    Ajouter à cela de la démagogie à des fins électorales qui n’est pas l’exclusivité des partis extrêmes ….
    Les décisions et mesures à courtes échéances sans prendre en compte l’avenir car les élections se succèdent rapidement ….
    Devinez le résultats ?!
    Triste !!!
    Les électeurs doivent bien réfléchir ….

  • Elie Cogan

    29 mars 2024

    Je reste assez de la méconnaissance de tous les intervenants politiques en relation avec l'évolution de la démographie médicale. Tous réclament un cadastre des médecins et s'engagent à mettre en oeuvre les moyens pour l'établir. Mais ce cadastre existe! Il est établi au sein de la Commission. de Planification médicale depuis plusieurs décennies. Le programme régulièrement actualisé tient compte de tous les paramètres influençant la démographie médicale et ce pour chaque discipline et chaque région. Sont pris en copte notamment , la féminisation, la diminution du temps de travail en fonction des générations, des départs à l'étranger, de la pyramide d'âge par spécialités etc etc....Ensuite, la projection au niveau plus local est pris en charge par les commissions de planification communautaires. Personnellement j'attends des responsables politiques un minimum de connaissance des dossiers, un préalable indispensable à toute proposition . Triste de constater que ce minimum n'est pas atteint.

  • Luc HERRY

    28 mars 2024

    A voir les 10 propositions pour les soins de santé de Défi, du PS, des Engagés et d'Ecolo les patients et les soignants ne sont pas sauvés. Toujours pas d' idée nouvelle, Pour la norme de croissance 3% ou 3,5%, il ne faut pas lancer des chiffres au hasard, mais tenir compte de tous les facteurs qui influencent la norme de croissance et de réaliser une norme de croissance réelle. Mais 3%, c'est mieux que depuis 2019, ou la norme de croissance était inférieur à 1,5%.
    DR Luc Herry