Pancréas artificiel: vers où va-t-on?

De l’horloge biologique au pancréas artificiel

Le pancréas artificiel est destiné aux patients atteints de diabète de type 1, en carence de sécrétion d’insuline, pour lesquels il est nécessaire de remplacer le pancréas défaillant. Il est formé de 3 composants:

-   une pompe à insuline qui permet d’administrer l’insuline de façon continue dans le tissu sous-cutané;

-   un capteur de glucose qui mesure en continu la concentration de glucose, dans le tissu sous-cutané également;

-   un algorithme d’intelligence artificielle, connecté à un smartphone dédié, qui intègre les données de mesure de glucose, calcule en temps réel la quantité d’insuline à délivrer et commande à la pompe ses variations de débit.

Différents procédés algorithmiques sont utilisés selon les pays où ce type de dispositif est développé. Certains fonctionnent simplement avec de l’insuline, d’autres, bi-hormonaux, délivrent à la fois de l’insuline et du glucagon. Quel que soit le dispositif, le patient peut consulter et contrôler les informations sur sa situation glycémique via une application installée sur smartphone.

 Une révolution pour les patients atteints de diabète de type 1

La génération actuelle des pancréas artificiels permet une réduction très importante du risque d’hypoglycémie, notamment nocturne. Elle apporte ainsi un grand bénéfice en termes de sécurité de vie, tout particulièrement chez l’enfant. L’algorithme permet également de limiter le risque d’hyperglycémie et donc de complications chroniques du diabète. Enfin, cette automatisation du contrôle glycémique permet de retrouver une liberté et une qualité de vie, et de gagner une certaine insouciance en améliorant le temps passé avec une glycémie normale.

Cependant, ces dispositifs présentent des limites dans des conditions associant variabilité des besoins et réactivité immédiate, comme par exemple au moment des repas ou en cas d’exercice physique. C’est pourquoi la plupart d’entre eux sont des systèmes hybrides qui fonctionnent de façon automatisée mais nécessitent une intervention des patients à certains moments, notamment au moment de passer à table ou de pratiquer une activité physique. Le patient doit donc rester attentif pour être capable de repérer les anomalies de glycémie et, si besoin, de reprendre la main rapidement en pilotant le dispositif.

 Utilisée pour la pompe et le capteur, la voie sous-cutanée constitue, par ailleurs, une autre limite: elle entraîne en effet une inertie à la mesure du glucose et à l’absorption de l’insuline. Toutefois, le pancréas artificiel fait infiniment mieux que la simple décision humaine pour maintenir l’équilibre glycémique.

 De nombreuses études en cours pour potentialiser le dispositif

Des équipes s’intéressent aux situations encore compliquées à gérer pour les algorithmes, tels que les repas et l’activité physique comme on l’a dit plus haut, avec pour objectif d’affiner ces algorithmes dans ces situations spécifiques. D’autres essais portent sur l’utilisation, pour la pompe implantable, de la voie intrapéritonéale, plus performante d’un point de vue cinétique que la voie sous-cutanée avec, en perspective, de meilleures précision et réactivité dans la délivrance de l’insuline. Plus généralement, les projets de recherche visent à diversifier les explorations pour des catégories de personnes différentes: enfants, femmes enceintes, personnes à haut risque d’hypoglycémie ou encore présentant un diabète particulièrement instable.

Session: Pancréas artificiel, state of the art 2017 et avenir en 2018.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.