Dérèglement de l’horloge biologique et risque de diabète de type 2

De l’horloge biologique au pancréas artificiel

L’horloge circadienne du cerveau, qui contrôle et synchronise les horloges périphériques, présentes au niveau de chaque tissu, joue un rôle majeur dans le contrôle du métabolisme. Sa perturbation ou son dérèglement peut entraîner des complications métaboliques, comme le diabète.

Des données épidémiologiques montrent ainsi que les personnes qui ont un travail posté (3 x 8) présentent beaucoup plus de maladies métaboliques, avec notamment un risque de diabète plus élevé. Mais l’amplitude du dérèglement circadien lié au mode de vie moderne pourrait être bien plus importante que ce simple fait: un horaire social décalé (différence d’horaire du lever entre les jours de semaine et les jours de week-end par exemple), des horaires d’endormissement décalés et des prises alimentaires irrégulières sont également incriminés.

 Les travaux de 3 chercheurs américains, récompensés par le prix Nobel de médecine en 2017, ont mis en évidence l’importance des rythmes circadiens dans différents processus biologiques. En permettant d’identifier des gènes de l’horloge circadienne, ces travaux ont ouvert la porte vers d’autres recherches pour mieux comprendre les répercussions de ces gènes sur le métabolisme, notamment en cas d’altération. «Ces gènes pourraient alors constituer une cible thérapeutique permettant de limiter les complications de type diabète ou NASH», signale Bertrand Cariou (Nantes).

 L’utilisation de la sensibilité à l’insuline au niveau du muscle fait aussi l’objet d’études (car la sécrétion d’insuline ainsi que les taux circulants d’insuline ont un profil très circadien), avec notamment une recherche approfondie dur le rôle des mitochondries, dont le fonctionnement est très sensible à une régulation par l’horloge biologique, et leurs liens avec la résistance à l’insuline au niveau hépatique.

 L’idée aujourd’hui est d’éduquer à une bonne hygiène de vie (les jeunes, notamment), et d’informer ceux qui travaillent de nuit ou en 3 x 8 sur le risque plus important de dérèglements métaboliques, ainsi que sur la nécessité d’une surveillance étroite et sur les bienfaits de l’exercice physique régulier. Par ailleurs, chez les personnes diabétiques de type 2, la vigilance doit être accrue et les règles hygiéno-diététiques classiques respectées scrupuleusement. «Plus globalement, il est important de dire que maltraiter son horloge biologique par des horaires de vie trop irréguliers est un risque pour la santé», conclut-il.

Symposium: Rythme circadien et métabolisme: du fondamental à la clinique.

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