Les concentrations d'ammoniac dans l'atmosphère toujours en augmentation

Au niveau mondial, les mesures satellitaires montrent une augmentation de 13% de l'ammoniac présent dans l'atmosphère entre 2008 et 2018, d'après une étude des chercheurs de l'ULB, publiée dans Environmental Research Letters. L'Asie de l'est est marquée par la plus forte croissance (76%) tandis que les pays européens se caractérisent également par une augmentation significative comprise entre 20 et 42%.

"Prépondérant dans notre environnement, l'ammoniac joue un rôle majeur dans la formation des particules fines et donc sur la qualité de l'air et la santé humaine", explique l'ULB. Présent en quantité excessive, "il altère nos écosystèmes, en af fectant la qualité de l'eau et des sols et conduit à une réduction de la biodiversité", poursuit-elle.

Les chercheurs du Service de "Spectroscopy, Quantum Chemistry and Atmospheric Remote Sensing (SQUARES)" de la Faculté des Sciences de l'ULB ont récolté des données sur ce composé grâce à un instrument appelé IASI (pour Interféromètre Atmosphérique de Sondage dans l'Infrarouge), qui équipe actuellement les satellites météorologiques européens Metop.

Se basant sur des mesures journalières, les scientifiques relèvent une augmentation de l'ammoniac atmosphérique de 13% à l'échelle du globe. "L'Asie de l'est est la région présentant la plus forte croissance (6% par an) suite à l'augmentation des émissions agricoles et industrielles, mais également à la réduction des émissions d'autres polluants qui favorise son accumulation dans l'atmosphère", constatent-ils.

En Europe, on observe une augmentation de 21% sur 10 ans. Ces résultats sont "en opposition avec les engagements de réduction des émissions pris dans le cadre du Protocole de Göteborg (complément de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance) et de la Directive européenne "NEC" et de ses dérivées qui fixent des objectifs nationaux de réduction des émissions, pointe l'ULB.

La Belgique se caractérise par une augmentation de 4% par an sur la période 2008-2018.

Elle n'est donc pas à l'abri de se retrouver dans une situation similaire à celle observée aux Pays-Bas fin 2019. "L'augmentation de la pollution par les composés azotés comme l'ammoniac y est telle que ce pays a été contraint de bloquer plus de 18.000 projets de construction dans les infrastructures et le secteur agricole afin de protéger la biodiversité des zones Natura 2000 et de respecter leurs engagements dans le cadre de la Directive Habitats (92/43/CEE)", ponctuent les chercheurs.

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