FWB : une commission de planification sur les rails

Ce mardi après-midi s’est tenue la séance inaugurale marquant l'installation de la toute nouvelle commission de planification de l'offre médicale de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

« On doit la naissance de cet organe à Jean-Michel Foidart, secrétaire perpétuel de l’Académie royale de médecine, et à la ministre Glatigny » (ministre de l'Enseignement supérieur et des hôpitaux universitaires), signale le Dr De Munck, président du GBO, qui assistait à la cérémonie. « Chaque banc du Collège de médecine générale est représenté dans cette nouvelle entité », qui aura pour principale mission de rendre des avis au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la détermination des sous-quotas (*) pour l’accès aux différents masters de spécialisation en médecine et dentisterie. Selon la ministre, un seul sous-quota existe actuellement en FWB. Il s'applique aux médecins généralistes, qui doivent constituer au moins 43% du total des étudiants entamant une spécialisation.

Le GBO rapporte avoir soulevé trois préoccupations lors de la table-ronde accompagnant l’installation de la commission, à laquelle assistaient notamment des représentants du Fédéral, de l’Inami, de la Région wallonne (mais pas bruxelloise, d’après le GBO) et les universités.

Primo, « il faudra que la commission parte des besoins en soins de la population - et en particulier des besoins non rencontrés -, en cessant de baser le raisonnement sur les chiffres de l’offre en médecins et sur les tendances constantes de la consommation de soins », indique Paul de Munck. « Maintenant, c’est clair que ce ne sera pas facile d’apprécier ces besoins. »

Il s’agira aussi de ne pas confondre les besoins de soins et les besoins de médecins. Cela implique de « se poser la question de savoir si certains besoins en soins doivent être rencontrés par des médecins ou par une autre profession (para)médicale », explicite le syndicat.  Et cela justifie de repenser la loi sur les professions de santé au niveau des compétences de chaque profession : que peut faire le MG qui est actuellement assuré par le spécialiste ? Quels actes peut poser l'infirmier qui sont actuellement accomplis par le MG ? etc.

Tertio, comment la Communauté française fera-t-elle pour s'assurer de répondre aux besoins de sous-régions (Wallonie ou Bruxelles) puisqu'on ne sait pas où les médecins vont s'installer ? Et en particulier comment les communautés flamande et française peuvent-elles conjointement répondre aux besoins de la population de la Région bruxelloise ?

 A propos d’installation, justement, une question taboue n’a pas - encore - été soulevée dans le jeune cénacle, ajoute Paul De Munck. « C’est celle, en marge de la définition de sous-quotas, de la planification à l’installation, pour garantir une couverture harmonieuse de tout le territoire. » Un vieux débat s’il en est, qui oppose tenants de la liberté d’implantation et défenseurs d’une répartition géographique gage de soins de proximité pour tous…

(*) pour mémoire, la fixation des quotas est du ressort du Fédéral, mais la répartition en sous-quotas entre les diverses spécialisations relève des Communautés depuis 2014

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.