Le risque d’une médecine générale «qui ne vaut rien»

Solidaris a annoncé son intention de prendre en charge les tickets modérateurs de ses affiliés avec DMG se présentant chez le généraliste. Après le tiers payant systématique, voilà que s’émousse l’idée de quote-part personnelle. Un acte réduit à du gratuit, n’est-ce pas le prélude de la déconsidération? Les nuances de Jean-Pascal Labille.

Un certain nombre de MG avaient mal digéré le fait d’être légalement forcés d’appliquer le tiers payant aux BIM venant les consulter. Le front commun anti-obligation, très remuant il y a un an, n’est pas parvenu à infléchir la position des autorités à ce sujet. Si depuis octobre dernier, on a beaucoup moins entendu parler de la contestation autour de cette obligation, elle couve toujours, comme le prouve la récente lettre ouverte d’une quinzaine de cercles flamands à Maggie De Block, emmenés par le cercle de Hal. Les signataires évoquent la perte de considération du public pour un médecin dont la consultation ne pèse plus qu’une poignée d’euros. Cette impression de respect qui s’étiole ne peut qu’être activée par des options telles que le remboursement intégral des consultations, via prise en charge du TM. 

Comment Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris, perçoit-il ce ressenti d’une partie de la profession? «J’ai déjà entendu cette thèse dans le débat sur le tiers payant, et, permettez-moi de le dire, elle me paraît à côté de la plaque. La valeur de l’acte posé par le médecin ne tient pas qu’à de l’argent. Ce qui prime dans ce que reconnaît le patient, c’est la valeur non pas monétaire mais thérapeutique de l’acte, c’est le fait d’être pris en charge et soigné.» 

Jean-Pascal Labille a évidemment bien noté que l’obligation – plus que le TP en soi – fâche les généralistes. «Ils n’ont plus le pouvoir de choisir s’ils recourent au tiers payant ou pas, et ce, alors qu’il faut admettre que certains patients semblent bénéficier du système en dehors de besoins réels. Il est difficile de trouver une solution parfaite à ce niveau. Je reste ouvert à la discussion sur cette problématique. Cela étant, la mesure est quand même bénéfique pour l’immense majorité des gens.» 

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