«L’accessibilité des soins n’est pas mise en péril, du moins par les médecins»

L’accord 2015 s’appliquera fin de semaine, commente l’ABSyM. Pas de danger, avec les quasi 84% de confrères conventionnés, que la population cherche longtemps un praticien appliquant les montants négociés. Inutile de vouloir faire pression sur les non-conventionnés ou de rogner la liberté des conventionnés partiels. Mais attention, des disciplines ne peuvent simplement plus vivre aux tarifs de l’accord, prévient Roland Lemye. Pourquoi, du reste, exclure d’autres sources de financement?

 

Roland Lemye, commente le taux de conventionnement qui se dessine à l’issue des 30 jours (à dater de la parution au Moniteur) dont disposait le médecin belge pour signaler à l’Inami, le cas échéant, son rejet de l’accord national médico-mutualiste. Celui-ci entrera en vigueur le vendredi 13 mars 2015, puisque l’on n’a pas atteint la barre des 60% de confrères refusant d’y adhérer, et ce dans toutes les régions du pays, développe le président de l’ABSyM. «Les résultats du comptage se sont révélés stables par rapport aux années précédentes. Les patients bénéficieront donc d’une sécurité tarifaire.» Et comme quasi 84% du corps médical ne s’est pas déconventionné, «la population trouvera sans difficulté à se faire soigner au tarif de l’accord», conclut le syndicaliste. Mais cela signifie aussi, embraie-t-il, que «les cris d’alarme et les pressions exercées sur les médecins non engagés, notamment par des initiatives législatives, n’ont pas lieu d’être. L’accessibilité des soins n’est pas mise en péril, du moins par les médecins.»

Et Roland Lemye de fustiger la volonté des mutuelles de «supprimer des pans entiers d’espaces de libertés», notamment «pour les médecins engagés partiellement (ce qui veut tout de même dire qu’ils le sont pour une période d’activité qui correspond à celle de n’importe quel autre travailleur)». Cette volonté, dit-il, risque d’être contreproductive: elle pourrait pousser ces médecins vers la voie du désengagement et ainsi compromettre le système d’accords.

 

Moyens personnels et assurances privées

Pour l’ABSyM, «un autre danger est que la profession tout entière refuse d’encore signer des accords au travers desquels les médecins n’ont plus qu’à subir des contraintes de toutes sortes, sans aucune contrepartie. Nous vivons dans le seul pays où la médecine privée est vue comme le diable en personne et où l’on considère qu’il vaut mieux entrer dans la voie du rationnement pour tous plutôt que de ménager une soupape constituée par d’autres sources de financement.»

Roland Lemye en revient au décompte des refus opéré par l’Inami. Il pointe les spécialités qui «affichent un pourcentage de refus très au-dessus de la moyenne. Il est clair qu’il s’agit de disciplines qui ne peuvent simplement plus vivre aux tarifs de l’accord.» Sans nier la nécessité de faire des économies qu’entraîne la crise budgétaire, le président de l’ABSyM déplore que l’«on refuse que les patients qui en ont les moyens et qui ont des exigences particulières – qui, de surcroît, paient des assurances privées pour la plupart – contribuent davantage au coût de leurs soins». Pour lui, le système ne peut «que se précipiter dans le mur».

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