Coqueluche : le CMG interpelle les pouvoirs publics au niveau fédéral et régional.

La coqueluche, maladie infectieuse hautement contagieuse, soulève aujourd'hui des préoccupations particulières , notamment en raison des obstacles administratifs qui entravent l'efficacité des médecins généralistes dans leur pratique quotidienne. Le meilleur test diagnostique est la PCR, mais elle n’est remboursée par l’INAMI que dans des conditions très étroites, non accessibles aux généralistes.  

La cellule de veille sanitaire du Collège de Médecine Générale (CMG) de Belgique francophone a lancé un appel urgent aux autorités fédérales et régionales pour revoir le cadre réglementaire actuel. 

Le test PCR est reconnue comme le standard de diagnostic de la coqueluche avec une sensibilité de 80% et une spécificité de 99%. Les résultats peuvent être obtenus en 24 heures, permettant ainsi un traitement rapide. Toutefois, le remboursement de ce test par l'INAMI est restreint à des conditions précises qui excluent souvent les généralistes.

La PCR n’est remboursée par l’INAMI que dans les circonstances suivantes. 1. Chez un enfant âgé de moins de 16 ans présentant des symptômes compatibles avec la coqueluche pendant plus de 6 jours et moins de 22 jours, à condition qu'il n'ait pas été vacciné au cours des 3 dernières années ; 2.  Chez un enfant âgé de moins de 1 an qui n'a pas été vacciné ou qui n'a été vacciné que partiellement (moins de 3 doses) présentant des symptômes catarrhaux suivis de nausées, bradycardie ou d'apnée(s). A condition qu'ils n'aient pas subi une thérapie de 5 jours ou plus par macrolides ou triméthoprimes/sulfaméthoxazoles avant le prélèvement ; ▪ ET uniquement sur prescription du pédiatre ; ▪ ET une seule fois par phase d'investigation diagnostique. 

Les limites de l'approche actuelle

Cette situation crée un dilemme pour les médecins généralistes qui sont souvent les premiers points de contact pour les patients symptomatiques. La complexité des règles de remboursement du test PCR amène inévitablement à des retards de diagnostic et de traitement, augmentant ainsi le risque de propagation de la maladie, particulièrement parmi les populations vulnérables.

Rôle du médecin généraliste et administration

Le rôle du médecin généraliste est essentiel dans le processus de déclaration de la coqueluche. Selon les directives de l'AViQ (Agence pour une Vie de Qualité), chaque cas confirmé doit être rapporté à la cellule de surveillance des maladies infectieuses dans les 24 heures. Cependant, la réalité sur le terrain montre que les généralistes sont souvent désavantagés par les limitations imposées sur les tests PCR, les empêchant de jouer pleinement leur rôle préventif.

L'absence de remboursement du test PCR pour les cas typiques traités par les généralistes signifie que de nombreux patients peuvent se voir prescrire des antibiotiques de manière prophylactique, sans confirmation diagnostique. Cette pratique, bien que réduisant la contagiosité, pourrait contribuer à une utilisation inappropriée des antibiotiques, renforçant les risques de résistance antimicrobienne.

En conclusion, le CMG appelle à une réforme permettant un accès élargi et plus flexible au remboursement des tests PCR pour les généralistes. Une telle mesure simplifierait non seulement la prise en charge des patients mais également contribuerait efficacement à la prévention de la propagation de la coqueluche. Il est impératif que les différents niveaux de pouvoir collaborent pour éliminer les barrières bureaucratiques qui limitent actuellement l'efficacité des interventions médicales en première ligne.

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