Une pétition pour le respect des droits humains dans les maisons de repos et de soins

Des représentants d'Amnesty International et de dix autres organisations ont remis lundi à la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale (PS), une pétition comportant plus de 15.000 signatures concernant le respect des droits humains dans les maisons de repos et de soins (MR/MRS).

La même pétition avait déjà été remise il y a deux semaines au gouvernement bruxellois. Elle sera également envoyée aux autorités fédérales prochainement.

Concrètement, les organisations demandent que les résidents, leurs représentants légaux, les gestionnaires des MR/MRS et le personnel soignant soient représentés et participent aux processus de planification et de décision liés aux questions qui ont un impact sur les résidents.

Les organisations pointent également la nécessité pour les MR/MRS de disposer d'un personnel spécialisé en nombre suffisant, mais aussi correctement équipé et formé.

Lundi, la ministre wallonne a reçu les représentants des organisations dans son cabinet à Namur pour une réunion de travail.

"Si une dynamique positive a été entamée et que des efforts conséquents ont été réalisés, il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour que des changements structurels aient lieu", ont expliqué les organisations à l'issue de cette réunion.

"Les autorités fédérées doivent veiller à ce que les organes d'inspection des MR/MRS soient dotés de moyens suffisants pour mener à bien leur mission, en toute indépendance. Parallèlement, les formations de base et continues à destination du personnel et des directions des MR/MRS doivent être renforcées, tout en favorisant une vision humaniste de l'accompagnement du vieillissement", ont-elles ajouté.

"Il est essentiel que soit promue et soutenue par les autorités fédérées la vie à domicile dans de bonnes conditions si cela correspond au souhait de la personne âgée. Il en va de même pour les initiatives collectives alternatives basées sur le respect des droits fondamentaux et l'épanouissement", ont-elles encore souligné.

De son côté, Christie Morreale a rappelé que plusieurs mesures ont été prises depuis son entrée en fonction en tant que ministre de la Santé en septembre 2019. Elle a notamment pointé le projet "Tubbe", destiné à favoriser une gestion participative dans 36 MR. De même, elle a indiqué que des centaines de millions d'euros ont été débloqués pour la création de nouveaux lits de soins, l'augmentation des normes d'encadrement, des normes salariales ou encore la revalorisation du médecin coordinateur.

Si des groupes de travail ont dû être interrompus en raison de la crise sanitaire, un groupe "Bientraitance en maison de repos" a été mis en place à l'issue de la première vague de Covid-19. Son objectif est notamment de réaliser un plan d'action "bientraitance" en s'appuyant sur les recommandations des parties prenantes ainsi que de la commission spéciale Covid du gouvernement wallon. Par ailleurs, un projet pilote est mené dans six MR afin d'expérimenter une nouvelle approche d'accompagnement des aînés en Wallonie. Enfin, 15 espaces communautaires sont en cours de développement, a encore mis en exergue la socialiste.

"Cependant, il est important d'être à l'écoute du secteur et de ses recommandations, de se concerter en permanence avec l'ensemble des partenaires", a-t-elle souligné. 

Au niveau fédéral, Amnesty International et ses partenaires ajoutent qu'il est urgent de ratifier le protocole facultatif à la Convention des Nations unies contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. En parallèle, les différentes parties demandent la création d'un mécanisme national de prévention apte à surveiller tous les lieux où des personnes ont été, sont ou pourraient être privées de liberté.

"D'une manière générale, toutes les autorités compétentes doivent veiller à ce que soit promue la diffusion d'informations sur les services existants permettant aux personnes âgées, ainsi qu'à leurs aidants, de prendre connaissance de leurs droits. Ces informations doivent également leur permettre de prendre connaissance des services d'écoute existants et d'introduire des recours", ont conclu les organisations.

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