Une angioplastie coronaire robotisée à plus de 100 km de distance, une première en Europe

Robocath, société qui conçoit, développe, et commercialise des solutions robotiques pour le traitement des maladies cardiovasculaires, annonce aujourd'hui le succès d’une procédure robotique longue distance, réalisée entre le Medical Training Center de Rouen (MTC) et le CHU de Caen (120 km de distance), par les professeurs Eric Durand et Rémi Sabatier. 
Cette première intervention robotique longue distance en Europe a été réalisée sur modèle animal le 8 décembre 2020. Une communication continue entre le Pr. Sabatier, opérant depuis le CHU de Caen, et le Pr. Durand, présent au MTC de Rouen, était assurée par différents outils mis en place par la société.
Encore de nombreuses disparités
Pr. Rémi Sabatier, cardiologue interventionnel au CHU de Caen et professeur associé en télémédecine affirme qu'il existe aujourd’hui encore de nombreuses disparités géographiques dans la prise en charge des maladies cardiovasculaires. En Europe, 40% des infarctus du myocarde ne sont pas traités par angioplastie coronaire, essentiellement en raison des temps de transport vers un centre de cardiologie interventionnelle, bien que la supériorité d’une angioplastie sur une thérapie fibrinolityque soit démontrée[1]. Cette première intervention robotique en Europe réalisée à plus de cent kilomètres de distance pourrait permettre d’améliorer à terme la prise en charge de ces patients et de sauver des vies en cas d’accidents vasculaires graves (infarctus et AVC).  "Les outils mis à ma disposition par Robocath me permettaient de communiquer parfaitement avec mes collègues de Rouen tout en manipulant à distance mes instruments avec la même sensation que lors d’une procédure robotique habituelle."
Encore des défis à relever
« Je suis ravi d’avoir participé à cette expérience inédite en Europe qui démontre qu’une intervention robotique à grande distance est réalisable en toute sécurité avec l’assistance d’un personnel qualifié. Il reste encore certains défis à relever pour démultiplier ce type d’interventions, notamment en termes de formation et de responsabilité juridique, mais je suis convaincu que l’avenir de la cardiologie interventionnelle repose aujourd’hui sur la robotique et que son module de connexion à distance accélèrera considérablement son expansion », ajoute le Pr. Eric Durand, cardiologue interventionnel au CHU de Rouen.
 Pour Lucien Goffart, directeur général de Robocath « Les maladies cardiovasculaires représentent aujourd’hui la première cause de mortalité au monde. Paradoxalement le meilleur traitement reste encore limité par de multiples facteurs géographiques, structurels et économiques. Garantir l’égalité territoriale d’accès aux soins est aujourd’hui fondamental et la robotique représente incontestablement une réponse face à cet enjeu sociétal majeur. D’une part, la robotique permet de sécuriser l’intervention vasculaire pour le praticien en le protégeant totalement des rayons X. Ces quinze dernières années, cette exposition a eu un impact significatif sur le renouvellement du personnel habilité à pratiquer ce type de procédure, sur leur disponibilité en raison des pathologies induites par le port d’équipements plombés et sur leur volonté de s’orienter vers cette profession, conduisant à un manque croissant de personnel médical qualifié. D’autre part, la robotique à distance va permettre de garantir aux patients un accès rapide au meilleur traitement par les meilleurs praticiens dans ce domaine qui opéreront depuis un centre expert vers des centres périphériques d’accueil d’urgence. »
Fondée en 2009 par le docteur Philippe Bencteux, Robocath conçoit, développe et commercialise des solutions d’assistance robotique dédiées au traitement des maladies cardiovasculaires. 

> Voir la vidéo 

  • [1] Widimsky P, Wijns W, Fajadet J, et al., Reperfusion therapy for ST elevation acute myocardial infarction in Europe: description of the current situation in 30 countries, Eur Heart J, 2010;31:943–57 ; Grønborg Laut K., Becic Pedersen A., Lash T., and Dalby Kristensen S., Barriers to Implementation of Primary Percutaneous Coronary Intervention in Europe, European Cardiology, 2011;7(2):108–12

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