Stéphane Rillaerts, DG du CHR Sambre et Meuse : « On attend des actes rapides de Frank Vandenbroucke »

A Namur, la situation se dégrade plus que durant la première vague. Stéphane Rillaerts, le nouveau directeur général des deux sites du CHR Sambre et Meuse attend des actes du nouveau ministre. « on nous tourne en bourrique avec des discussions à n’en plus finir...On donne encore un peu de crédit au ministre Vandenbroucke , mais il faut que la situation évolue très vite. »

Au quotidien, Stéphane Rillaerts travaille avec Bernard Delaisse pour diriger le site « Sambre » à Auvelais et Nathalie Debacker pour le site « Meuse » à Namur :  « On a un niveau d’hospitalisation supérieur à ce que l’on avait en avril et cela continue de monter. La capacité est limitée et il y a un moment où l’on ne pourra plus répondre. Nous n’en sommes pas encore là mais cela nous inquiète. »

Une lutte plus difficile

Pour lui, «il n’y a pas véritablement de critères objectifs qui expliquent pourquoi le virus se développe plus à un endroit qu’à un autre. Durant la première vague, on a parlé de la densité de la population, des conditions sanitaires...mais quand on regarde les cartes, il n’y a pas de critères clairs pour le moment. La cartographie de la seconde vague est différente de la première alors que la sociologie de la population de la Belgique n’a pas changé. Il y a un côté un peu incompréhensible pour l’instant. Cela rend la lutte difficile. »

Des actes politiques concrets

Stéphane Rillaerts est aussi très inquiet à propos de la réactivité politique en faveur du monde de la santé :  «Je suis circonspect. J’attends plus de clarté sur le financement des hôpitaux pendant cette crise. Il y a quelque chose d’indécent là dedans. Nous travaillons beaucoup et sans relâche. »

Pour lui, « on nous tourne en bourrique avec des discussions à n’en plus finir... avec ce qui va être justifié ou non pour les dépenses pendant la crise. C’est un peu méprisant à notre égard. » Il attend des actes du nouveau ministre de la santé : « C’est le point de reproche majeur que nous avions vis à vis de la ministre De Block. On donne encore un peu de crédit au ministre Vandenbroucke , mais il faut que la situation évolue très vite. »

Beaucoup de soignants absents

Dans la région namuroise, le personnel est aussi touché : « On est à plus de 15% d’absent dans notre personnel. Cela monte tant au niveau des soignants que dans le personnel non soignant. Les quarantaines jouent aussi un rôle à ce niveau...mais on a un nombre de malades plus importants parce que le virus se diffuse plus. »

La situation dans les deux hôpitaux n’est pas complètement la même : « On a eu une montée en flèche sur le site Meuse à Namur avec 20 patients hospitalisés en deux jours. Même si à Auvelais, on compte de plus en plus de cas, il y a, pour l’instant, un décalage entre les deux sites. »

Transfert vers l’étranger

Dans les jours qui viennent la situation sera encore plus tendue :  « Le réseau continue a bien fonctionner. Les hôpitaux de Dinant et de Godinne risquent de bientôt arriver au même niveau d’occupation que nous. On devra dans les prochaines semaines se tourner vers la Flandre, le Luxembourg ou le nord de la France si cela continue à augmenter. »

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Stéphane Rillaerts à la tête du CHR Sambre et Meuse

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