Soins de santé : un budget 2021 à 30 milliards, une norme 2022 qui reste chiche

Lundi, le comité de l’assurance formulera une proposition de budget soins de santé 2021, que le conseil général examinera la semaine suivante. Le GBO salue la fixation du budget par le gouvernement De Croo à 30 milliards, « évitant qu’il ne manque d’entrée de jeu 540 millions ». Mais selon lui la norme prévue à partir 2022 (2,5%) reste trop étriquée si on veut de nouvelles initiatives. Quant à la politique transversale, « elle ne peut se construire au détriment des honoraires MG ».

Calculé en s’appuyant sur l’objectif budgétaire 2020 majoré de la norme actuelle (1,5%), le budget 2021 aurait été de 29.534 millions. En partant des estimations techniques (c’est-à-dire une projection des dépenses sur base du trend constaté), les besoins allaient être de… 30.073 millions. Frank Vandenbroucke, nouveau ministre de la Santé, a informé les membres du comité de l’assurance - dont les syndicats médicaux - que la ligne budgétaire fixée par le gouvernement De Croo prévoit un budget santé à 30.073.560.000 €. A partir de 2022, on appliquera à ce montant 2,5% de norme de croissance (outre l’index). 

Les 30 milliards comprennent le Fonds blouses blanches (402 millions), l’accord social (600) et le budget prévu pour les soins de santé mentale (200). « Ces montants ne devront donc pas être compensés en 2021 ; ils se retrouvent dans la base sur laquelle s’appliquera la norme à partir de 2022 », précise Jean-Noël Godin, directeur du GBO. Il pointe encore le fait que, pour 2021, une ligne budgétaire distincte (hors objectif budgétaire) est prévue, en vue de prendre des mesures rapides en lien avec le covid et de compenser les éventuels surcoûts induits.

2,5% = politique inchangée

Ce qui précède constitue donc « une bonne nouvelle, en tout cas pour 2021. Mais elle reste à tempérer pour les années suivantes », prévient-il. « 2,5% est la croissance des dépenses en santé prévue par le Bureau du Plan à politique constante. Il faudrait idéalement que la norme soit majorée au-delà du trend des dépenses chiffré à 2,5%, pour permettre la concrétisation de nouvelles initiatives, provenant e.a. de la 1ère ligne, avec comme objectif de contribuer à la prise en charge du citoyen à l’endroit le plus proche de chez lui, en appliquant le principe de subsidiarité. » 

Plus largement, les budgets santé ne devraient plus se résumer à un exercice annuel, suggère le GBO. Cela induit en effet « un manque de vision prospective. Il faut une approche pluriannuelle. » Souhait qui lui semble partagé par d’autres stakeholders, dont les mutuelles.

Pas au détriment des honoraires

Jean-Noël Godin estime aussi que réserver - à côté des actuels budgets partiels, en ‘silos’ – une enveloppe pour des politiques transversales sur la base d’objectifs de soins de santé et d’une vision à long terme est « une idée qui mérite d’être étudiée ». Mais souligne-t-il, « dans ce cadre la 1ère ligne sera appelée à jouer un rôle primordial (le principe de subsidiarité doit être appliqué) ». Dès lors, « il convient de financer correctement le transversal, mais certainement pas au détriment de l’enveloppe budgétaire des honoraires des généralistes et autres acteurs de 1ère ligne. Au contraire, de nouvelles initiatives de soins en médecine générale sont indispensables pour mettre en œuvre cette nouvelle approche transversale. »

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.