Plus de 2 240 médecins ont répondu en quelques jours à l’enquête en ligne menée par Medi-Sphère et Le Spécialiste sur le projet de loi-cadre du ministre Frank Vandenbroucke. Le GBO vient de mettre en doute, dans sa dernière flash info, la validité de ce sondage, estimant qu’il ne reflétait pas l’opinion des généralistes et des médecins conventionnés. Mais que disent réellement les chiffres ?
L’enquête a été réalisée en ligne entre le 10 et le 13 juin 2025 et a, sur 2500 réponses, retenu 2 243 réponses valides. Avec cette taille d’échantillon, la marge d’erreur statistique est de ±2 % pour l’ensemble des répondants (niveau de confiance de 95 %). À titre de comparaison, la majorité des sondages d’opinion grand public se basent sur des échantillons de 1 000 à 1 500 personnes avec une marge d’erreur de ±3 %.
Des généralistes bien présents
Parmi les répondants, 572 médecins se déclarent généralistes, soit 26 % de l’échantillon. Bien que ce taux soit inférieur à leur proportion dans la population médicale belge — 39,7 % selon les listes électorales de l’INAMI en février 2023 —, la taille du sous-groupe reste suffisamment large pour permettre des analyses fiables, avec une marge d’erreur estimée à ±4 %. Les tendances observées chez les généralistes peuvent ainsi être interprétées de manière statistiquement robuste.
La grève : un soutien large, y compris chez les généralistes conventionnés
À la question « Seriez-vous prêt à participer à une grève nationale si le projet de loi-cadre est adopté sans modification ? », 79 % des répondants ont répondu oui. Ce chiffre est encore plus élevé chez les généralistes :
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81,8 % des généralistes se disent prêts à faire grève.
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Parmi eux, les généralistes conventionnés, qui représentent environ 43 % du sous-groupe, sont 81,6 % à répondre oui également.
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Du côté des spécialistes, 80,4 % soutiennent la grève.
Les chiffres montrent donc que la volonté d’agir traverse toutes les catégories professionnelles
Manifestation à Bruxelles : mêmes tendances
Concernant une éventuelle participation à une manifestation coordonnée dans les rues de Bruxelles, 57 % de l’ensemble des médecins répondent positivement. Les généralistes se montrent même légèrement plus favorables que les spécialistes (59,6 % contre 55,5 %).
Quant au statut de conventionnement, il n’est pas un critère d’opposition à la mobilisation : 68,5 % des médecins conventionnés se disent prêts à manifester, contre 49,6 % des non-conventionnés. Chez les répondants se déclarant généralistes, 67,9 % des médecins conventionnés et 52,8 % des non-conventionnés se disent favorables à une participation à une manifestation nationale, selon les résultats du sondage.
Et le sondage du GBO ?
Dans son communiqué, où le syndicat juge la grève du 7 juillet "contre-productive", le GBO affirme avoir interrogé ses membres, avançant des opinions divergentes, mais sans indiquer ni le nombre de répondants, ni la méthode utilisée, ni les chiffres obtenus. À défaut de transparence méthodologique, il est difficile d’en évaluer la portée ou la validité.
Précisons aussi que, comme tous les acteurs à qui nous avons demandé une réaction à notre enquête, le GBO avait reçu l’ensemble des résultats du sondage avant leur publication et avait eu déjà l’occasion de s’exprimer à ce sujet.
Un sondage, pas un référendum
Rappelons que notre enquête n’a pas vocation à remplacer un référendum ou un vote officiel. Il s’agit d’un sondage, c’est-à-dire une prise de pouls rapide et ouverte à l’ensemble de la profession, permettant d’objectiver les grandes tendances et de nourrir le débat.
Avec 2 500 réponses en 4 jours et une forte diversité de profils (âge, sexe, langue, région, statut, spécialité, type de pratique), le panel offre un aperçu solide et statistiquement fiable du climat au sein de la profession médicale. Ce que confirme le fait que les positions des généralistes — y compris les conventionnés — ne s’écartent pas significativement de la tendance générale.
Lire aussi: Loi-cadre Vandenbroucke: huit médecins sur dix prêts à faire grève (Enquête)
Derniers commentaires
Charles KARIGER
22 juin 2025Bien sûr, pour certains, il semble difficile de "cracher dans la main qui les nourrit":
La notion même de "primes" implique la soumission. La FGTB, la CGSP, etc le savent bien.
Vieux proverbe: La main qui donne est toujours celle du DESSUS.