Dans une note de position détaillée, Solidaris propose de supprimer purement et simplement l’accréditation des médecins. Le budget annuel ainsi libéré, estimé à 500 millions d’euros, serait réparti à parts égales entre le financement de la réforme de la nomenclature et une revalorisation du statut social des médecins conventionnés. Selon la mutualité socialiste, il s’agit d’un levier structurant pour enrayer le déconventionnement, notamment chez les spécialistes.
C’est ce qui ressort d’une note d’analyse du CIN politique, le centre d’études de Solidaris, consultée par Medi-Sphère et Le Spécialiste. Dans ce document, Solidaris formule une série de propositions pour enrayer l’érosion des taux de conventionnement et restaurer une sécurité tarifaire suffisante dans toutes les régions du pays. Un dispositif jugé inefficace et déconnecté du conventionnement
Solidaris souligne que, contrairement à d’autres professions comme les dentistes, l’accréditation pour les médecins n’est pas liée au statut conventionné. Elle peut donc bénéficier à des prestataires qui ne respectent pas les tarifs de l’assurance maladie. « Pourquoi maintenir une accréditation indépendante alors que son équivalent chez les dentistes est soumis à la convention ? », interroge la note. « Si on exclut l’accréditation de cette logique de conditionnalité, on se prive du seul levier efficace pour encourager les médecins spécialistes à se conventionner, les autres primes ne les concernant pas. »
Une réaffectation budgétaire en deux volets
La suppression de l’accréditation permettrait, selon Solidaris, de dégager 500 millions d’euros de marge budgétaire. La mutualité propose d’en affecter la moitié — soit 250 millions — au financement de la réforme de la nomenclature, jugée indispensable. L’autre moitié serait consacrée à une augmentation significative du statut social des médecins conventionnés, afin d’améliorer l’attractivité du conventionnement, notamment dans les spécialités les plus exposées au déconventionnement. « Pour encourager le conventionnement des médecins, en particulier des spécialistes, nous proposons que la moitié du budget libéré par la suppression de l’accréditation soit allouée à une augmentation du statut social », peut-on lire dans la proposition.
Une logique de responsabilisation collective
Solidaris rappelle que 82 % des revenus des prestataires de soins indépendants sont couverts par les fonds publics via l’assurance maladie. À ce titre, la mutualité estime légitime de réserver les avantages collectifs aux professionnels qui s’engagent à respecter les conditions du cadre solidaire, en particulier les tarifs fixés par l’INAMI. Dans cette logique, toutes les primes — télématiques, organisation de pratique, informatique, statut social — devraient être strictement réservées aux prestataires conventionnés, sans exception. L’octroi de l’indexation annuelle des honoraires devrait également être conditionné au respect du seuil légal de 60 % d’adhésion, et limité aux seuls médecins conventionnés. Les marges budgétaires dégagées pourraient alors être recyclées sous forme de prime annuelle de conventionnement.
L’ensemble de la réforme proposée par Solidaris vise à remplacer "les mécanismes incitatifs dispersés et souvent peu lisibles par un modèle plus direct" : seuls les prestataires conventionnés bénéficieraient des aides financières du système. L’accréditation, dans cette logique, ne pourrait plus être dissociée du statut conventionné !
D’autres volets de cette note, tout aussi disruptifs, feront l’objet d’analyses ultérieures dans Medi-Sphère et Le Spécialiste.
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Derniers commentaires
Marc LECOMTE
30 juin 2025et si on supprimait le DMG, quelle serait l'économie ? (quitte à revaloriser les honoraires et le forfait des maisons médicales)
Pierre KLELS
29 juin 2025Plus de rose, plus de bleu, plus de jaune; piquons au Grand-duché l'excellente idée d'une seule et unique caisse .
L'accréditation et ses conditions d'obtention en croissance constante comme ces foutus baromètres inutiles ET inutilisés à envoyer dans une fenêtre ultra réduite pour toujours mettre en difficulté les derniers médecins généralistes solo qui doivent veiller à tout sans secrétariat efficace, sans assistants corvéables, avec des DMI qui poussent exclusivement les associations et autres maisons médicales avec une disponibilité réduite à 30´% .
Les urgentistes nous sauvent la mise et notre comportement pendant le Covid donnait froid dans le dos .
Nous sommes restés dans ce(tte se)moule.
Christian DELCOUR
27 juin 2025Et si on supprime les mutuelles on économise combien de millions / milliards ????
Chantal DEBATY
27 juin 2025Les mutuelles sont elles nécessaires ?
Au Grand Duché : une caisse d'assurance maladie : CNS.
Dr Debaty
Marc BRUSSELMANS
27 juin 2025Seule réponse à ces positions honteuses : Greve le 07 juillet... pour commencer. Et ne pas lâcher.
Et rappeler au passager le coût phénomémal des mutuelles, "intermédiaire financier", juge et partie.
ET POUR EN RIRE, reprise :
Jadis, les potaches se racontaient la blague que voici.
Lundi prochain, à la cantine de l’école, après le repas, pour un euro de plus que d’habitude, il y aura un dessert et une surprise.
Et la surprise sera qu’il n’y aura pas de dessert.
Jean-Marc Triffaux
26 juin 2025La proposition de Solidaris est totalement inadéquate, pour ne pas dire autre chose !
Les médecins accrédités, qu'ils soient conventionnés ou non conventionnés, s'engagent à participer à une formation continue (Glem + participation à des conférences) leur permettant de rester à jour.
Solidaris rentre parfaitement dans le jeu politique du ministre de la santé.
Arrêtons de donner autant de pouvoir à une mutuelle socialiste !
Unissons-nous donc en nombre le 07/07/2025 contre de telles initiatives, et pourquoi pas envisager une grêve au finish...
J-M Triffaux
Cécile COURTIN
26 juin 2025C est tout gagné.. pourquoi n y a t on pas songé plus tôt? C est tellement simple. … il n y aura plus de médecin: plus de consultation , plus de prescription , il plus de dépense… les patients mourront ( vite) et il n y aura plus de coût! ( des gains : droits de succession) Pas de pension à payer ! Des places sur le marché de l emploi… des frais d enseignement réduits … Il suffisait de commencer par la… mais … les électeurs? CCourtin nb : je n ai pas fait d étude d économie mais cela semble tenir la route … tout bénéfice pour les finances de l état …
Romain STRAUS
26 juin 2025on peut également dininuer de 25% les dotation des mutuelles (+/- 400 milion d'ecfonomies pour l'état ) et dininuer de moite les direction des mutuelles !!!!!!!!!!!!!
Erwin VUYTS
26 juin 2025La majorité des revenus des prestataires indépendants proviennent des services qu'il fournissent directement à leurs patients et c'est ces derniers qui sont remboursés partiellement par les fonds publics ou privés.
Grosse nuance !
On entend trop souvent ce genre de raccourcis dans la bouche des politiciens et autres.
Ce n'est pas parce que certains frais de déplacements sont remboursés par les mutuelles que les conducteurs de taxi sont de facto considérés comme des obligés des fonds publics.
Maintenant sautons le pas, je veux bien être à 100 % rémunéré par les fonds publics comme en Grande Bretagne, où les médecins gagnent environ le double mais où 30 000 patients attendent tous les jours 12h aux urgences que l'on daigne s'occuper d'eux et 400 000 malades attendent plus d'1 an pour une prise en charge plus spécialisée (cfr statistiques NHS)
Il peut être temps que l'on explique la réalité d'une médecine étatisée aux patients belges ( ils comprendront très vite vu les retards qui existent déjà dans certains spécialités)
Yves METENS
26 juin 2025solidaris est au courant qu'un médecin accrédité permet à son patient (que le PS veut protéger à tout prix) d'être mieux remboursé ?
la réponse est oui
donc quel est le but de cette proposition ?
le pôle de gauche s'active ....
Claudine DAWANCE
26 juin 2025Je pense que les médecins devraient à leur tour se mêler de la même façon au statut et au financement des mutuelles et supprimer tout ce qui coûte cher à la société !
Chantal VERVLOESEM
26 juin 2025Pourquoi solidaris rembourse complètement ses affiliés alors ????
Charles KARIGER
26 juin 2025Jadis, les potaches se racontaient la blague que voici.
Lundi prochain, à la cantine de l’école, après le repas, pour un euro de plus que d’habitude, il y aura un dessert et une surprise.
Et la surprise sera qu’il n’y aura pas de dessert.
Le Docteur LaBisbille joint le mépris à la perversité. (Appauvris, les manants seront encore plus faciles à diriger et à tondre. Et retondre. Et…)
Robin GUEBEN
26 juin 2025Pour une fois que je suis d'accord avec le corps intermédiaire d'État ! Solidaris a raison. Un généraliste conventionné non accrédité touche 15€ par prestation au lieu de 35€. Malade pendant une longue période, je risquais de perdre mon accréditation. Vu ma disponibilité énorme pour mes patients, avec l'étalement des prestations sur le temps, j'en étais à 5€/h ou 7,5€/h BRUTS. Intenable économiquement avec un risque de faillite. Un généraliste déconventionné peut facturer 50€ et tant pis pour l'accréditation (le patient reste remboursé que de 10€ et doit quand même payer 40€ de sa poche). Voilà : à vouloir trop réguler, vous venez de créer un mini-phénomène d'optimisation "évasion" économique. C'est bien dommage et c'est toujours le patient qui en pâtit au final. La "remise en selle" dans l'accréditation n'est quasiment jamais observée puisque la patientèle s'adapte (les patients pauvres ne viennent plus chez ce médecin qui coûte trop cher) et les conditions d'octroi de nouveau sont extraordinairement kafkaïennes à franchir.