La Fédération des Associations de Médecins Généralistes de Bruxelles (FAMGB) dénonce une perte de dialogue avec les autorités et un climat de méfiance croissant à l’égard de la profession. Dans une carte blanche envoyée à la presse , elle explique pourquoi un mouvement de grève devient aujourd’hui envisageable.
Le 7 juillet prochain, les cabinets de médecine générale pourraient rester fermés à Bruxelles. Un scénario exceptionnel pour une profession peu coutumière des mouvements sociaux. La dernière grève d’ampleur des médecins remonte aux années 60. Si un préavis a été déposé, ce n’est pas par goût du conflit, explique la FAMGB, mais parce que "le fragile équilibre entre les soignants et les autorités est aujourd’hui menacé".
"Depuis des mois, nous assistons à une série de décisions qui affaiblissent la médecine générale, érodent la relation de confiance entre patient et soignant, et marginalisent notre place dans le système", alerte le Dr Pierre-Louis Deudon, président de la FAMGB.
Derrière les débats techniques sur les suppléments d’honoraires ou la téléconsultation, c’est un glissement plus profond que dénonce la fédération : la disparition progressive de la concertation. "On veut nous imposer d’en haut des règles, des contrôles, des limitations, sans tenir compte de la réalité du terrain", regrette le Dr Deudon.
La carte blanche évoque des mesures jugées symptomatiques de cette dérive : la fin du remboursement des consultations téléphoniques, les contrôles renforcés sur les prescriptions, ou encore la menace de retirer le droit d’exercer à certains médecins contestataires. "On réduit les arrêts de travail de longue durée à des abus individuels, alors qu’ils traduisent un mal-être sociétal profond", écrit la FAMGB.
Une profession sous pression
Pour la fédération, le contexte est de plus en plus difficile : surcharge administrative, vieillissement de la population, désengagement des familles, manque de moyens pour la prévention, et numerus clausus encore trop restrictif. Le résultat ? Des cabinets qui ferment dans certains quartiers, une pénurie persistante de généralistes et des vocations qui peinent à émerger. "Les jeunes hésitent à s’installer dans les zones où les besoins sont les plus criants. Les conditions de travail ne cessent de se détériorer", souligne encore le Dr Deudon.
Un appel à défendre une médecine humaine
La FAMGB appelle donc les pouvoirs publics à entendre ce signal d’alarme. "Ce n’est pas une grève contre les patients, c’est une action pour continuer à soigner avec humanité, indépendance et engagement", insiste la fédération. Elle réclame une réforme plus équilibrée, fondée sur la concertation et une compréhension fine des réalités du terrain.
> Découvrir la carte blanche
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Derniers commentaires
Jean-Noël Ergo
26 juin 2025Et que proposent les syndicats pour remédier à la crise budgétaire ?
Jean-Claude HARIGA
26 juin 2025C'est bien de réagir mais depuis des mois je n'ai pas entendu de réaction de la FAMGB au projet bruxellois de première ligne de soins intégrés qui est exactement du même tonneau voire pire.