Position actualisée de l’ASGB : pourquoi une journée d’action reste nécessaire

L’ASGB  a précisé son point de vue sur son site après la concertation menée avec le cabinet du ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke, à l’approche de la journée d’action des médecins prévue le 7 juillet. Le syndicat souligne aussi la différence d’approche avec ses organisations sœurs francophones, le GBO pour les généralistes et le MoDeS pour les spécialistes.

Le 27 juin, syndicats médicaux, mutualités, représentants des dentistes, INAMI et cabinet ministériel ont discuté de la loi-cadre. Si l' Algemeen Syndicaat van Geneeskundigen van Belgiël (ASGB) salue des échanges constructifs sur le fond, il constate un mécontentement persistant chez les médecins. Ce malaise s’explique par la stigmatisation récurrente des médecins, souvent qualifiés de « profiteurs », y compris par le parti du ministre, et par l’accumulation de mesures imposées sans concertation réelle.

Parmi les griefs concrets exprimés figurent l’imposition unilatérale de conventions, des restrictions financières sans nuance comme les plafonds rigides sur les suppléments d’honoraires, et une culture du dialogue où seuls certains experts académiques semblent avoir l’oreille du ministre. L’ASGB critique également les interventions directes du cabinet dans les accords entre prestataires de soins et INAMI.

Malgré ces tensions, le syndicat relève des avancées importantes au cours de la dernière réunion. Le ministre a ouvert la porte au maintien de la déconvention partielle, au rétablissement d’un modèle de concertation vidé de sa substance ces dernières années, à une approche globale de la réforme des financements hospitaliers, de la nomenclature et des suppléments d’honoraires d’ici 2028, ainsi qu’à une adaptation du financement des syndicats. Il s’est aussi engagé sur la réalisation d’une analyse objective du rôle des suppléments d’honoraires avant toute limitation et sur des ajustements concernant le retrait des numéros INAMI.

Ces signaux sont jugés positifs par l’ASGB mais ne justifient pas, à ce stade, de renoncer à la journée d’action. Le syndicat insiste sur le fait que les promesses doivent être formalisées par écrit et non se limiter à des déclarations orales. Il souligne que ces avancées n’ont été obtenues que grâce à la pression forte des syndicats médicaux, des directions hospitalières et même de certains partenaires de la majorité, sans laquelle le processus défavorable aurait déjà bien progressé. Le mécontentement des médecins est trop profond pour être ignoré.

L’ASGB a fait le choix d’une journée d’action plutôt que d’une grève dure, affirmant vouloir maintenir le dialogue tout en marquant sa détermination à agir si nécessaire. Le syndicat rappelle que l’indépendance de la profession et l’avenir des soins de qualité sont en jeu. Le mécontentement est partagé au sein du Cartel, mais les approches diffèrent : l’ASGB et le MoDeS mettent l’accent sur le fond des réformes et l’indépendance à l’égard des autorités et autres parties prenantes, tandis que le GBO défend une position distincte. L’ASGB se dit prêt à durcir le ton si la situation l’exige, estimant que tel est bien le cas dans le contexte actuel. Enfin, le syndicat indique avoir retiré le dépliant à destination des patients, jugé trop peu nuancé.

Lire aussi: Le Cartel appelle à des actions massives en Flandre contre la loi-cadre

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