PMG: la fédération hospitalière Santhea comprend Maggie De Block

La fédération professionnelle Santhea représente près de 48% des lits hospitaliers wallons et bruxellois. Michel Mahaux, son directeur général adjoint, a un avis sur le gel du déploiement des PMG, et a pris le parti de le livrer à Medi-Sphere – au risque de faire grimacer le lectorat MG. Santhea est, en gros, d’accord avec «l’arrêt sur image» pour analyse d’efficience décrété par Maggie De Block.

Santhea rassemble plus de 40 hôpitaux du secteur public et privé non confessionnel en sol francophone. La fédération a suivi le dossier PMG, la vague de protestations de la médecine générale et, présente au comité de l’assurance de l’Inami, vu circuler des statistiques sur les coûts liés aux postes. Elle ne considère pas que marquer un temps d’arrêt dans leur financement pour analyser leur efficience soit une mesure anti-MG. De l’avis de Michel Mahaux, son directeur général adjoint, c’est de la bonne politique de la part de la ministre de tutelle que de se poser des questions pour tendre à l’affectation la plus pertinente des deniers publics.

Des questions, il en a beaucoup pour sa part. Elles tiennent pour la plupart à des disparités inexpliquées dans les chiffres. Pourquoi voit-il, dans l’échantillon à sa disposition, des différences de 1 à 10 dans le coût annuel par habitant entre le poste le plus cher et le moins cher (ou, à tout le moins, de 1 à 5 si l’on ramène tout à des durées d’ouverture équivalentes)? Faut-il toujours un chauffeur, et aussi en journée? A quoi sont dues les variations dans les rapports consultations/visites? Pour Santhea, le contrôle sur l’activité réelle des postes, financés par la collectivité, est très léger, et tous n’ont pas rentré de statistiques. Il est inévitable, estime la fédération, que ces écarts intriguent.

Cesser de se poser en ennemis

Michel Mahaux insiste: sa fédération n’est pas favorable au tout-à-l’hôpital et elle respecte la médecine générale et «son rôle primordial dans le schéma de dispensation des soins». Mais «pas une médecine générale qui fonctionnerait sans référence aucune, sans articulation, à une médecine hospitalière dont elle est complémentaire et partenaire». Il cite des exemples de synergies entre lignes, pour les gardes médicales, concluants et non douloureux pour la poche des contribuables: le Condroz, par exemple, qui s’est rattaché de nuit au tri Salomon du CHU de Liège, le poste de Saint-Luc à Bruxelles, installé à l’entrée de l’hôpital et qui permet des transferts de patients entre organisations…

Comment verrait-il ce décloisonnement intelligent auquel il aspire? «Des urgences sont ouvertes 24h/24», expose-t-il. «Elles ne souhaitent pas l’afflux de patients ne nécessitant pas leurs services, qui ‘noient’ leurs urgentistes. A certaines périodes, par contre, il y a sur le plan administratif des possibilités de complémentarité. Nous aurions amplement le temps d’assumer pour la médecine générale une part du travail, alors que des postes facturent de gros montants pour des standardistes – parfois avec une petite compétence de tri, ce qui relève encore les coûts – qui sont mobilisées parce ce que la permanence le veut mais sous-utilisées une partie du temps.»

 

L’interview de Michel Mahaux paraîtra dans le Medi-Sphere n° 499, en milieu de semaine prochaine.

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