UNESSA met en garde contre les conséquences financières du projet du ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke visant à plafonner les suppléments d’honoraires en chambre particulière à 125 %. L’organisation hospitalière estime que cette mesure ferait perdre 122 millions d’euros aux hôpitaux belges.
Dans une analyse publiée mardi sur sa page Facebook, UNESSA chiffre précisément à 121,9 millions d’euros le manque à gagner pour les établissements hospitaliers du pays si cette limitation entrait en vigueur. Ce montant résulte d’une actualisation des premières estimations, qui faisaient état d’un impact minimal de 96 millions d’euros. L’organisation précise avoir intégré à ses calculs l’indexation et l’évolution des volumes de prestations attendues pour 2024 et 2025, conformément à la norme de croissance. La répartition des pertes serait la suivante : 39,7 millions en Flandre, 40,5 millions en Wallonie et 41,7 millions à Bruxelles.
UNESSA souligne que ce total ne tient pas compte des effets d’une éventuelle restriction des suppléments d’honoraires en ambulatoire.
Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a indiqué dans Le Soir ce week-end qu’il restait ouvert au dialogue : « Si des médecins ou des hôpitaux peuvent démontrer, chiffres à l’appui, que certaines pratiques sont indispensables à leur viabilité en fonction de leurs spécificités, alors je suis prêt à revoir la copie », a-t-il déclaré à propos de son avant-projet de loi cadre.
UNESSA interpelle le ministre sur la méthodologie utilisée. L’organisation déplore un « ultimatum méprisant » lancé au secteur hospitalier, auquel il est demandé de fournir des chiffres d’ici au 3 juillet. Elle s’interroge sur le fait que, selon elle, les experts mandatés par le cabinet ministériel n’ont pas été en mesure de produire des données suffisantes après plusieurs années d’analyse.
Pour UNESSA, la mesure envisagée traduit une méconnaissance de la complexité du financement hospitalier et une vision « étriquée » des réalités du terrain. L’organisation met en garde contre des « dégâts irréversibles » pour le système de santé si la réforme était adoptée sans adaptation.