L’Union belge des prestataires de soins (UBPS) alerte, dans un communiqué publié lundi, sur la fragilisation croissante du métier de kinésithérapeute. Selon un sondage mené auprès de 221 praticiens, 85 % d’entre eux estiment qu’une revalorisation des honoraires est devenue indispensable pour garantir la pérennité de leur profession.
Actuellement, une séance conventionnée de 30 minutes est fixée à 30,80 euros. Si les honoraires ont augmenté d’environ 18 % ces cinq dernières années, l’inflation cumulée dépasse, elle, les 24 %. En termes réels, les kinésithérapeutes gagnent donc moins qu’il y a cinq ans. À cela s’ajoute une hausse généralisée des charges fixes : loyers, énergie, matériel, assurances, cotisations sociales et formation continue, qui représentent souvent près de la moitié du revenu brut.
Selon l’enquête, la revalorisation des honoraires arrive en tête des priorités pour 85,1 % des répondants, suivie de la simplification administrative (74,7 %) et de la revalorisation des soins à domicile (58,8 %). Parmi les autres revendications figurent un paiement plus rapide par les mutuelles (42,1 %), la possibilité de (dé)conventionnement partiel (40,7 %) et la valorisation des spécialisations et de la formation continue (40,3 %).
Au-delà des chiffres, un sentiment d’épuisement s’installe dans la profession. « Nous exerçons un métier passionnant, mais économiquement intenable », confie un kiné interrogé par l’UBPS. L’organisation observe d’ailleurs un déconventionnement progressif, reflet d’un désengagement croissant face à une convention jugée déconnectée de la réalité du terrain.
« Cette situation fragilise non seulement la viabilité économique des cabinets, mais aussi la motivation des kinésithérapeutes », souligne l’UBPS. « Une revalorisation des honoraires est désormais indispensable pour maintenir un service de qualité accessible à tous. »









Derniers commentaires
Fabienne VAN DOOREN
14 octobre 2025Rien de neuf sous le soleil : les constats de l’UBPS confirment ce qu’AXXON dénonce depuis longtemps
AXXON prend note du communiqué de l’UBPS sur la fragilisation croissante du métier de kinésithérapeute.
Mais disons-le clairement : rien de ce qui est avancé n’est une surprise pour nous.
Depuis des années, AXXON alerte sans relâche sur la dégradation continue des conditions d’exercice de notre profession. Tout ce que souligne l’UBPS – la perte de pouvoir d’achat, l’explosion des charges, la complexité administrative, la démotivation grandissante – figure noir sur blanc dans notre Mémorandum 2024.
Les chiffres et témoignages relayés par l’UBPS confirment ce que nous vivons tous les jours sur le terrain : un métier passionnant, mais économiquement à bout de souffle.
AXXON ne cessera pas de se battre en négociant avec les autorités, comme c'est déjà le cas depuis quelques mois où un dialogue a été réouvert.
Nous ne voulons pas d’une profession fragilisée, mais d’un métier respecté, valorisé et viable.