Les filles vaccinées contre le papillomavirus mieux protégées contre le cancer de l'utérus

Les filles et jeunes femmes vaccinées contre le papillomavirus humain (HPV) avant d'être sexuellement actives ont moins de chances de développer des pré-stades (cellules anormales) pouvant évoluer vers un cancer du col de l'utérus que celles vaccinées après leurs premiers rapports sexuels, ressort-il d'une étude publiée lundi par Sciensano, ex-Institut scientifique de Santé publique. Les experts plaident à présent pour un suivi des effets de la vaccination à long terme.

Les papillomavirus humains sont une grande famille de virus qui se transmettent lors de rapports sexuels ou de contacts intimes. Certains types sont considérés à haut risque car ils peuvent mener au développement de cellules anormales, les «pré-stades», et provoquer des infections chroniques, voire un cancer du col de l'utérus.

Les chercheurs de Sciensano et du réseau indépendant de scientifiques Cochrane ont analysé les résultats de 26 études cliniques, d'une durée de six mois à huit ans, sur les effets de la vaccination contre le HPV.

Ils en concluent que les jeunes filles non infectées par le virus au moment de leur vaccination sont «très bien protégées» contre les types de HPV contenus dans le vaccin et contre les pré-stades de cancer du col de l'utérus associés.

«Le HPV a un effet préventif et ne protège pas une fois le virus déjà présent», explique Marc Arbyn, premier auteur de l'article et chercheur au Centre du cancer du Sciensano. «La protection offerte par le vaccin est donc optimale avant le début de l'activité sexuelle.»

En Belgique, le vaccin contre le HPV est remboursé pour les 12 à 18 ans par le fédéral depuis 2007 et, en Fédération Wallonie-Bruxelles, la vaccination scolaire pour les élèves de 2e secondaire est proposée gratuitement depuis 2012. Il est toutefois impossible de connaître le nombre total de femmes vaccinées sur le territoire belge.

«Or, c'est nécessaire pour identifier les effets secondaires importants mais aussi adapter les tests de dépistage», souligne le docteur Arbyn. Pour ce faire, il faudrait croiser les registres de vaccination et ceux de maladies. Les chercheurs appellent dès lors les différents niveaux de pouvoir à mettre en commun leurs informations pour surveiller la sécurité du vaccin à long terme.

En 2015, 634 femmes ont été atteintes d'un cancer du col de l'utérus, selon le registre belge du cancer.

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