Alors que le Cartel a appelé à une journée d’action massive dans les cabinets médicaux, le GBO ne s’associe pas à l’appel lancé par ses collègues flamands de l’ASGB pour le 7 juillet. Dans un communiqué publié jeudi, le syndicat indique qu’il préfère laisser sa chance à la négociation. Interrogée par Medi-Sphère, la Dre Anne Gillet, vice-présidente, assume cette position différente et annonce la tenue ce jour-là d’une conférence de presse au cours de laquelle le GBO exposera les nombreuses difficultés rencontrées par la médecine générale.
Le GBO rappelle avoir participé mercredi soir à une concertation convoquée par le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, au sujet de l’avant-projet de loi-cadre. Étaient présents le cabinet ministériel, l’INAMI, les mutuelles et les syndicats des médecins et des dentistes. Le ministre y a exposé les points sur lesquels il souhaite poursuivre la concertation. « L’ouverture semble importante et nous la soutenons. Mais nous resterons vigilants quant à la réalisation des avancées promises », indique le communiqué. Le GBO souligne que la négociation « a bien repris et n’est pas terminée, le ministre nous a promis une nouvelle version de son avant-projet, une communication pour éclaircir certains points et une nouvelle rencontre ce 3 juillet en soirée. »
Le syndicat estime que le préavis de grève de l’ABSyM s’est construit sur une « réaction prématurée et non concertée » face à un avant-projet de loi qui « aurait dû être co-construit avec les syndicats », mais pour lequel « la négociation est enfin en cours ».
Le GBO se dit rassuré sur un point qui avait suscité des inquiétudes : la suspension temporaire des numéros INAMI en cas d’infraction. Le communiqué précise qu’« un malentendu a été levé » : la suspension ne pourra être décidée que par une juridiction administrative établie à l’INAMI, et non par un fonctionnaire du SECM, ce qui écarte selon lui le risque d’un « fait du prince ». L’avant-projet a été adapté afin d’éliminer ce malentendu.
Le syndicat insiste cependant sur les nombreux problèmes qui minent la médecine générale : manque de reconnaissance de son expertise scientifique, technique et bio-psycho-sociale ; difficultés d’accès à la seconde ligne et aux médicaments ; pénurie de médecins généralistes liée, selon lui, au « corporatisme non visionnaire » du syndicat majoritaire et au déséquilibre de formation universitaire ; surcharge administrative qui confisque le temps des prestataires ; dégradation des conditions de travail ; désorganisation des gardes ; accès inéquitable aux soins sur l’ensemble du territoire. Le GBO dénonce également un « estompement des lignes de soins » qui déshabille le métier de généraliste « par le haut » et un transfert des tâches « insuffisamment concerté » qui le déshabille « par les côtés ».
Enfin, le GBO considère que le projet de loi a pour vision d’améliorer l’accessibilité des soins, bien que les moyens proposés soient discutables et que plusieurs points restent à préciser. Il affirme que « les médecins ont une responsabilité sociale et doivent faire partie de la solution quand un problème de cette envergure est mis sur la table ». Le syndicat entend maintenir « sa présence active à la table des négociations » afin de défendre une médecine « accessible, indépendante, éthique et socialement responsable », dans un système où la prise en charge rapide dépend « de l’urgence médicale et non des suppléments que les patients sont capables de payer ».
Le syndicat appelle enfin, en conclusion de son communiqué, à « se mobiliser pour la médecine générale tout en laissant sa chance à la négociation concernant l’avant-projet de loi du ministre ».
Lire aussi :
> Le Cartel appelle à des actions massives en Flandre contre la loi-cadre
> Réformes dans la santé: "une consultation approfondie doit être menée" (Vandenbroucke)
Derniers commentaires
Philippe VAN VLAENDEREN
01 juillet 2025Bien d'accord consœur. Cette grève a été décidée dans la précipitation et l'émotion sans relecture attentive du projet du Ministre. Pour moi, il n'y a que quelques points qui méritent et peuvent être négociés. Or une grève est un acte grave qui ne se fait qu'au bout d'une négociation, si celle ci échoue. Dans le cas présent, la grève a été déclarée avant toute tentative de négociation. D'une part, c'est illégal.
D'autre part, habitant Bruxelles, je suis choqué de constater que beaucoup de services hospitaliers n'offrent pas ou presque pas la possibilité de consulter des spécialistes conventionnés. Certains suppléments d'honoraires sont scandaleux et il faut oser le dire. Le Ministre a raison quand il dit que certaines choses doivent changer.
Bernard ROMER
30 juin 2025La désunion joue contre nous. Peu importe grève ou non...
Vdb apprécie !
Jean-Louis MARY
30 juin 2025Suspension du numéro INAMI par une juridiction administrative établie au sein de l’INAMI…et cela rassure le GBO !
Cette mesure n’est pas négociable , elle doit être supprimée, faute de quoi toute concertation est impensable
Philippe Burton
30 juin 2025Je me,demande ce,qu'il vous faut pour participer a ce mouvement de grève. Vous,avez,édité un poster a,destination des patients qui relève l'essentiel... et pourtant vous resterez dans vos bureaux. Ne vous demandez plus pourquoi vous manquez,de mains.
Prenez,exemple sur les pharmaciens : 1,seul organe représentation.... quand l'apb n’est pas,d'accord, il bloque tout. Nous en sommes bien loin. Quel dommage !
Jean LANSMANNE
30 juin 2025Bravo pour l'analyse du Dr De Toeuf !
Dr Jean Lansmanne
Charles KARIGER
30 juin 2025Merci , cher JdT, d'insister sur le fait que le projet VDB " ENCADRE LES PRESCRIPTIONS ET LES ACTES SOUS LA SEULE CONTRAINTE DU BUDGET " (et naturellement très insuffisamment) à l'exclusion de tout autre pensée.
Pas une ligne, pas un mot à propos de l'un ou l'autre problème de santé, ni individuelle ni collective. Rien! Accidents, contagion, veille sanitaire, maladies, risques, soins urgents ou chroniques, grands brûlés, stupéfiants, soins en prison, infirmités, soins, prévention, rien!
Cela n’intéresse pas le GPG, le Grand Planificateur Génial. (Une sorte de Donald T., étanche à tout cela. )
Il veut lui aussi SON "Great Beautifull Act" personnel déplaçant de jolis petits soignants en plomb bien rangés ici et là sur la carte de Be comme à la parade, pour faire semblant de soigner des problèmes qu'il ne connaît pas chez des gens qui ne l'intéressent pas autrement que dans des colonnes de chiffres.
Comme les gosses, "On disait qu'ainsi j'aurai TOUT réglé." Ou plutôt, hélas, détraqué et pour très très longtemps.
Ce qui est confondant, c'est l'indifférence publique et l'ignorance de la presse qui permettent à ce borgne s'agir en roi parmi les aveugles.
Jacques De Toeuf
28 juin 2025Rien d'étonnant, le GBO a toujours été un allié des ministres des affaires sociales. Le Cartel, dont le GBO est membre, a corédigé avec l'ABSyM une lettre aux ministres et aux dirigeants de l'assurance maladie résumant les points de désaccord avec l'avant-projet de loi cadre de VDB, lettre accompagnée d'une analyse détaillée de chaque article contesté et de propositions alternatives. Les deux syndicats ont publié ensemble les cinq points prioritaires (lignes rouges) qui doivent, à côté des autres articles contestés, être revus au sein d'une réelle concertation. Rien n'est encore co construit. Que le GBO se désolidarise de son partenaire de Cartel l'ASGB n'étonne pas. La question n'était pas s'ils le feraient (c'est cousu de fil blanc) mais quand. Nous avons la réponse. Continuons à défendre la médecine libre dans ses choix, responsable socialement, en capacité d'investir dans les appareillages et le personnel, disposant d'une rémunération à la hauteur de ses responsabilités, de sa formation, de son rôle dans la dispensation des soins, Non à une médecine où l'Etat impose les modalités d'exercice professionnel, et les honoraires selon le diktat du ministre en cas d'absence d'accord médicomutualiste. L'autonomie professionnelle est seule garante d'une médecine de qualité. Le modèle sous-jacent au projet VDB est typiquement celui du HNHS britannique: l'autorité publique vous dicte comment exercer, encadre les prescriptions et les actes sous la seule contrainte du budget, finance le tout -insuffisamment évidemment, estompe les responsabilités sous le chapeau de l'entreprise collective de soins. Voulons-nous cela?