e-santé: 36 intranets, 36 modes d’accès… et un plan menacé

Le chacun pour soi va tuer dans l’œuf le plan e-santé, redoutent GBO et MoDeS. Les hôpitaux ont été incités, dans le cadre de ce plan, à faciliter les échanges informatisés. Mais si chaque établissement développe son propre système de diffusion – comme un intranet où aller pêcher avis et résultats –, cela va dégoûter le médecin traitant, obligé de jongler avec 36 modes d’accès différents…

Cette dispersion est d’autant plus regrettable qu’il existe des outils financés par les deniers publics, tels l’eHealthBox – la boîte de messagerie sécurisée et gratuite mise à disposition des prestataires par les autorités – et les Réseaux santé wallon et bruxellois (RSW-B).

Cette position, le GBO et le MoDeS (le syndicat de spécialistes francophones partenaire de coalition du GBO) l’ont exprimée dans une lettre circulaire qui vient de partir vers les conseils médicaux des hôpitaux wallons et bruxellois, avec copie au cabinet De Block, à l’Inami et à la plate-forme eHealth, nous signale Paul De Munck, président du GBO. 

Les deux syndicats y soulignent que les hôpitaux ont reçu des financements pour améliorer les échanges informatisés (il y avait 40,2 millions d’euros pour les départements ICT des hôpitaux dans le budget santé 2016, à des fins d’harmonisation de leurs programmes informatiques pour permettre des échanges fluides, que ce soit entre services ou entre établissements distincts, ndlr). «Miser tout sur un intranet, ce n’est pas un usage optimal des fonds mis à disposition et c’est une voie erronée et contre-productive à l’universalité du système, ainsi qu’à la facilité d’utilisation pour le médecin lambda», écrivent-ils.

Paul Vollemaere, secrétaire général du GBO, dépeint la frustration de ses confrères notamment bruxellois (la densité en hôpitaux à la capitale aggrave la problématique). Lors d’une consultation, un patient explique avoir vu tel spécialiste, avoir passé tel examen, et avoir bien spécifié que les résultats devaient aller chez son médecin traitant untel. Et ce dernier n’en voit pas trace, ni arrivés via son eHealthBox ni mis en partage sur les RSW-B. Il est supposé aller les piocher sur un système propre à l’hôpital concerné. Pour s’y connecter, cela suppose login, mot de passe et cheminement particuliers. Qui seront différents d’hôpital en hôpital… «Plus personne ne sait gérer tout cela!»

GBO et MoDeS invitent à privilégier, pour la transmission entre prestataires, le canal l’eHealthBox, «à l’exclusion de toutes autres voies, vu qu’elle est gratuite et hautement sécurisée».

Un article détaillé sur cette lettre de protestation aux conseils médicaux des hôpitaux est programmé dans le Medi-Sphere que vous recevrez jeudi 21 septembre.

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Derniers commentaires

  • Roland DESSAIVE

    20 septembre 2017

    Les RSW-B devraient faire leur propre méa culpa en ne permettant pas l'inscription sur leur réseau des spécialistes non hospitaliers ! ! Et rendent donc impossible le partage des examens, avis ou consultations ! !